PARIS, 11 février (Reuters) - Emmanuel Macron annonce dans le Journal du Dimanche (JDD) qu'il posera les jalons de l'organisation de l'islam en France au premier semestre de cette année.

"Nous travaillons à la structuration de l'islam de France et aussi à la manière de l'expliquer", déclare le chef de l'Etat. "Mais je ne dévoilerai une proposition que quand le travail sera abouti. Ma méthode pour progresser sur ce sujet, c'est d'avancer touche par touche."

"Je vais continuer à consulter beaucoup. Je vois des intellectuels et des universitaires (...), des représentants de toutes religions", ajoute-t-il. "C'est durant ce premier semestre 2018 que je souhaite poser les jalons de toute l'organisation de l'islam de France."

Il explique que, quelle que soit l'option retenue, son objectif est de "retrouver ce qui est le cur de la laïcité", c'est-à-dire "la possibilité de pouvoir croire comme de ne pas croire, afin de préserver la cohésion nationale et la possibilité d'avoir des consciences libres".

Emmanuel Macron dit aussi vouloir éviter que soient brandis des "objets connotés", allusion, semble-t-il, au foulard ou au "burkini", par exemple, mais aussi des "raccourcis" qui plongent tout le monde "dans un même sac".

"Il y a une question qui est celle de l'organisation", ajoute-t-il. "Mais il y a une autre question, qui est celle du rapport entre l'islam et la République."

Le JDD publie dans la même édition un sondage de l'Ifop qui révèle une vision de l'islam par les Français un peu moins négative que le contexte pourrait le laisser penser, avec la persistance de la menace terroriste islamiste.

Ainsi, sur 1.002 Français interrogés les 2 et 3 février, 43% jugent certes l'islam incompatible avec les valeurs de la société française, mais ils étaient 56% en septembre 2016.

Ce chiffre grimpe à 62% chez les partisans du Front national et 63% chez ceux du parti Les Républicains mais tombe à 41% chez les sympathisants de La République en marche, 39% chez ceux de La France insoumise et 27% chez ceux du Parti socialiste.

Selon ce sondage, les Français sont aujourd'hui au contraire 56%, globalement, à ne pas être d'accord avec cette idée.

Par ailleurs, seulement 29% des personnes interrogées se disent favorables à la création d'une taxe sur les produits halal pour financer le culte musulman en France et 70% sont contre, des chiffres qui varient relativement peu en fonction des sensibilités politiques des sondés. (Emmanuel Jarry, édité par Tangi Salaün)