PARIS, 2 janvier (Reuters) - La première journée de mise en oeuvre du prélèvement à la source s'est déroulée sans "bug", a assuré mercredi le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, défendant une "grande réforme de simplification pour les Français".

Ce mercredi marquait la mise en place de la réforme et l'ouverture de la possibilité pour les 38 millions de contribuables français, de faire corriger leur taux de prélèvement en contactant leur centre des impôts.

"Il y a seulement eu moins d'un pour cent des contribuables français qui ont appelé, envoyé un mail ou contacté les centres des impôts", a déclaré Gérald Darmanin sur BFM TV, faisant état de 280.000 connections sur le site internet pour gérer son taux, 150.000 appels et 12.000 mails envoyés aux agents des Finances publics.

"Toute la semaine, tout le mois encore, il y aura évidemment toujours la possibilité de contacter le centre des impôts pour faire que le prélèvement à la source soit le plus simple pour tout les contribuables", a-t-il poursuivi.

Les premiers touchés par la réforme sont les chômeurs imposables percevant leur assurance chômage le 2 du mois. "Il n'y a aucun bug qui a été constaté", a déclaré Gérald Darmanin.

Les suivants seront les retraités percevant leur pension autour du 9 ou 10 du mois, puis les salariés qui verront leur prochaine fiche de paie amputée du montant mensuel de leur impôt.

"Il y avait deux bugs possibles, il y avait un bug technique, est-ce qu'au premier janvier le système des impôts allait s'effondrer, on voit bien que les choses ne fonctionnent pas comme ça, on a très bien préparé la réforme", a déclaré Gérald Darmanin.

Le ministre de l'Action et des Comptes publics a réfuté par ailleurs l'idée d'un "choc psychologique" qui verrait les ménages réduire leur consommation face au moindre salaire perçu : "Je n'y crois pas du tout". "C'est quelque chose de simple, d'efficace et qui va encourager la consommation", a-t-il dit.

Le groupe parlementaire La France insoumise, opposé à la réforme, a dénoncé mercredi dans un communiqué "l'entêtement solitaire du monarque présidentiel" pour cette mesure jugée "inutile".

Selon un sondage OpinionWay pour le courtier Vousfinancer paru le 19 décembre, 72% des Français expriment au moins une crainte liée au prélèvement à la source, concernant notamment le montant (34%) et une baisse de leur pouvoir d'achat (24%), des inquiétudes d'autant plus prononcées que les ménages perçoivent des revenus modestes. (Julie Carriat, édité par Nicolas Delame)