par Helene DAUSCHY

PARIS, 23 avril (Reuters) - Au QG de François Fillon, les soutiens du candidat de la droite et du centre à l'élection présidentielle, auront très vite perdu l'espoir de voir leur candidat qualifié pour le second tour de la présidentielle, dimanche soir.

Il est un peu plus de 19h00 quand les premières estimations arrivent aux oreilles de la centaine de militants et de sympathisants, "Macron, Le Pen qualifié, Fillon ne serait pas dedans", se désole une militante, alors en contact avec un préfet.

L'équipe de campagne du candidat Les Républicains tente encore d'y croire, mais les mines sont déjà défaites. "On verra bien", lance d'un air sceptique l'une de ses membres.

Il n'est pas encore 20 h quand le sénateur Roger Karoutchi annonce la sentence, avant même l'annonce officielle des premières estimations: "les remontées ne sont pas bonnes".

Les résultats ne sont pas bons, "décevants" même pour les soutiens présents ce soir rue Firmin-Gillot, qui ne digèrent pas le fait que leur candidat soit au coude à coude avec Jean-Luc Mélenchon (crédité de 19,5% des voix au moment de l'annonce).

"Je trouve dommage que pendant des semaines on ait parlé, et on ait fait des suppositions complètement délirantes", s'agace un jeune soutien filloniste, devant les journalistes, venus nombreux -- ils étaient 600 accrédités.

"Qu?est ce qu?il faut voter : voter nul ou ne pas voter ? », lance un autre soutien. La réponse du candidat malheureux ne tardera pas à arriver : "Dès lors, il n?y a pas d?autre choix que de voter contre l?extrême droite, je voterai donc en faveur d?Emmanuel Macron".

Certains militants, comme le conseiller national du parti Jens Villumsen, invitent les votants à suivre le choix du candidat, dans la mesure où "c'est une annonce raisonnable, puisque le projet de Marine Le Pen est aux antipodes de celui qu'on porte, même si le programme de Macron ne semble pas réalisable".

Mais le choix Macron ne s'impose pas à tous : "je voterai comme je pense , comme il l'a dit", commente désabusé un jeune homme, la mine grave.

"C'est une annonce qui vient un peu trop rapidement, a chaud. J'aurais espéré qu'il attende demain", juge pour sa part Simon, bénévole et soutien de François Fillon pendant la campagne. (Edité par Yves Clarisse)