PARIS, 20 mai (Reuters) - "Un gouvernement de l'entre-soi" pour le Rassemblement national, un gouvernement "tout terne et gris" pour La France insoumise : les oppositions de droite et de gauche ont fustigé vendredi la composition du gouvernement d'Elisabeth Borne, appelant à un changement dans les urnes lors des élections législatives.

La liste du nouveau gouvernement a été dévoilée vendredi, avec le maintien de poids lourds comme Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, l'entrée de la chiraquienne Catherine Colonna aux Affaires étrangères et la surprise Pap Ndiaye à l'Education nationale.

"Ce gouvernement mené par Elisabeth Borne est un gouvernement de l’entre-soi, un gouvernement McKinsey, froid et technocratique. Un 'gouvernement de combat'… contre le peuple français", déclare Jordan Bardella, président du RN, dans un communiqué.

"Les 12 et 19 juin prochains, les Français auront la possibilité de ne pas laisser les pleins pouvoirs à Emmanuel Macron et à son gouvernement de dislocation de la Nation, en envoyant un maximum de députés RN à l’Assemblée nationale", souligne-t-il.

Dans un tweet, l'ex-candidate du RN à l'élection présidentielle, Marine Le Pen, dénonce le maintien de Bruno Le Maire (Economie), Gérald Darmanin (Intérieur) ou Eric Dupond-Moretti (Justice).

"Quel mépris envers les Français! Ce remaniement symbolise l’incompétence et l’arrogance d’Emmanuel Macron. Plus que jamais, il faut une opposition frontale et déterminée à l’Assemblée nationale", dit-elle.

Pour Jean-Luc Mélenchon, chef de file de LFI et de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), "un gouvernement bien libéral" a été nommé.

"Ni audace ni renouvellement. Tout terne et gris. Le mandat Macron II commence sur la pointe des pieds. Mais dans un mois tout changera", a-t-il écrit sur Twitter.

C'est la nomination de l'historien Pap Ndiaye, spécialiste des questions raciales, à l'Education nationale qui concentre les critiques de l'extrême droite.

Pour Marine Le Pen, la promotion de cet "indigéniste assumé à l'Education nationale est la dernière pierre de la déconstruction de notre pays, de ses valeurs et de son avenir."

Eric Zemmour, candidat de Reconquête à l'élection présidentielle, déplore sur Twitter "une prime au gauchisme incarnée par le nouveau ministre de l'Education nationale : #papndiaye, le promoteur des minorités & des migrants". (Rédigé par Sophie Louet, édité par Jean-Michel Bélot)