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MADRID, 9 juillet (Reuters) - Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a reçu lundi à Madrid, pour la toute première fois, le président indépendantiste de la Généralité de Catalogne, Quim Torra, dans une atmosphère qualifiée de cordiale qui tranche avec le blocage politique de mise du temps de Mariano Rajoy.

Les deux hommes ont eu plus de deux heures d'entretiens à La Moncloa, la résidence du chef du gouvernement, mais Pedro Sanchez n'en continue pas moins à rejeter toute idée d'une accession de la Catalogne à l'indépendance.

La Catalogne avait proclamé unilatéralement son indépendance en octobre dernier, ce qui avait conduit le président du gouvernement espagnol d'alors, Mariano Rajoy, à imposer l'administration directe de Madrid en Catalogne et à faire arrêter certains leaders catalans indépendantistes.

Pedro Sanchez, qui est socialiste, a adopté sur la Catalogne un ton moins dur que Mariano Rajoy, président du gouvernement conservateur auquel il a succédé en juin. Il a fait un geste de bonne volonté en rapprochant de la Catalogne les dirigeants indépendantistes emprisonnés.

Les deux hommes se sont souri et ont échangé une poignée de mains sur les marches de la résidence. Le dirigeant catalan a offert à Pedro Sanchez un livre de cartes historiques de la Catalogne et une bouteille de ratafia, une liqueur traditionnelle, à base de noix vertes, d'herbes et d'épices, que les Catalans aiment consommer.

Pedro Sanchez et Quim Torra sont convenus de rétablir le forum interministériel qui permet de discuter des questions bilatérales, a annoncé la vice-présidente du gouvernement espagnol Carmen Calvo, lors d'une conférence de presse. Ce forum s'est réuni pour la dernière fois voici sept ans.

Ils ont aussi discuté de l'organisation d'une cérémonie commémorative conjointe à Barcelone, en hommage aux 15 personnes tuées dans les attentats islamistes en Catalogne en août dernier, a ajouté Carmen Calvo.

La prochaine entrevue des deux hommes aura lieu d'ailleurs à Barcelone, a-t-elle continué.

Elle a toutefois souligné que, en vertu de la Constitution espagnole, il n'est pas possible d'organiser un référendum sur l'indépendance de la Catalogne. Sanchez a d'ores et déjà fait connaître son opposition à tout référendum comme à toute velléité de sécession.

"Mais la rencontre a été longue, sincère et nous avons bien travaillé, nous avons pu exposer notre vision de la Catalogne", a expliqué Quim Torra. (Sonya Dowsett; Eric Faye pour le service français)