(Actualisé avec nouveau bilan)

BAGDAD, 12 janvier (Reuters) - Dix-huit personnes ont trouvé la mort dimanche en Irak dans une nouvelle série d'attentats, a-t-on appris auprès de la police et du personnel médical.

Aucune revendication n'a été formulée, mais les extrémistes sunnites multiplient les actes de guérilla depuis un an et l'insécurité est à nouveau à son comble.

Le plus meurtrier des attentats de dimanche a fait neuf morts à Bagdad. Il a été commis dans une gare routière du quartier d'Allaoui, près de l'endroit où 23 recrues ont péri quatre jours plus tôt dans un attentat à la bombe sur le petit terrain d'aviation de Moussanna.

Selon un témoin qui a gardé l'anonymat, l'attentat de la gare routière visait lui aussi des recrues qui venaient d'être enrôlées sur le site de Moussanna. "Lorsqu'ils ont quitté l'aérodrome et sont arrivés ici, la bombe a explosé", a-t-il dit.

Un autre attentat à la voiture piégée a coûté la vie à cinq personnes, toujours dans la capitale, tandis qu'à Touz Khourmatou, 175 km plus au nord, deux bombes ont fait quatre morts et 28 blessés, selon la police. La plupart des victimes étaient de confession chiite et d'origine turkmène.

Le gouvernement a demandé à des volontaires de s'associer à la lutte contre Al Qaïda, qui a gagné du terrain dans la province d'Anbar, limitrophe de la Syrie.

Le 1er janvier, des insurgés ont pris le contrôle de Falloudja et de Ramadi, deux villes de cette province occidentale, ce qui a conduit l'armée à lancer une contre-offensive et à déployer des chars et de l'artillerie autour de Falloudja, la plus grande des deux.

"NOUS NOUS MOQUONS DU TEMPS QUE CELA PRENDRA"

Ramadi, chef lieu de la province, a été reprise par l'armée avec l'aide de tribus de la région.

Le gouvernement a dominante chiite a menacé de bombarder Falloudja si les tribus sunnites locales ne chassent pas les combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe armé lié à Al Qaïda.

Dimanche, le Premier ministre Nouri al Maliki, s'est engagé à ne pas ordonner la reprise de Falloudja afin d'éviter un bain de sang et de donner du temps aux tribus sunnites de la ville pour expulser les combattants liés à Al Qaïda.

"Nous voulons que cesse la présence des activistes sans qu'il y ait de bain de sang, parce que la population de Falloudja a déjà suffisamment souffert", a dit Maliki dans une interview accordée à Reuters, évoquant les assauts dévastateurs des troupes américaines en 2004 pour chasser les insurgés de cette ville.

"Il y a une bonne réponse des fils et des tribus de Falloudja. Nous nous moquons du temps que cela prendra", a-t-il poursuivi, soulignant toutefois que l'armée resterait sur ses positions autour de la ville.

"L'important, c'est de ne pas attaquer la ville et de ne pas tuer des innocents à cause de ces criminels", a ajouté le Premier ministre.

Les affrontements en Irak ont atteint ces derniers mois leur plus haut niveau depuis cinq ans, un regain de violence qui s'explique entre autres par les répercussions de la guerre civile en Syrie. (Kareeem Raheem; Marc Angrand, Eric Faye et Jean-Philippe Lefief pour le service français)