(Ajoute détails sur les heurts)

CARACAS, 1er mai (Reuters) - Partisans de l'opposition et du gouvernement ont organisé des défilés du 1er-Mai rivaux lundi au Venezuela où le mouvement de protestation contre le pouvoir du président Nicolas Maduro ne faiblit pas et est entré dans un second mois.

Des rassemblements de centaines de milliers de personnes ont eu lieu dans la capitale, Caracas, et dans d'autres villes. Certains ont tourné à l'affrontement avec les forces de l'ordre.

A Caracas, les autorités avaient fermé les stations de métro et dressé des barrages sur les grandes artères pour empêcher les rassemblements d'une opposition qui demande le départ du président Maduro, qu'elle taxe d'incompétence et de tendances dictatoriales, et la tenue d'élections anticipées.

Des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre dans un quartier de l'ouest de Caracas avant le début d'une marche. Des éléments de la Garde nationale ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les protestataires qui lançaient pierres et cocktails Molotov.

Dans le centre de la ville, des partisans du régime, tous vêtus de rouge et agitant des drapeaux rouges, ont défilé autour d'une énorme poupée gonflable à l'effigie de Hugo Chavez, le prédécesseur du président Maduro, mort il y a quatre ans.

Le chef de l'Etat était présent et a salué la foule. Nicolas Maduro a annoncé dimanche une augmentation de 60% du salaire minimum pour compenser une inflation galopante, parlant d'une mesure conforme au "socialisme du XXIe siècle" qu'il défend.

Ses détracteurs ont tourné en ridicule la mesure, qui porte le salaire minimum à l'équivalent de 50 dollars par mois au marché noir, y voyant la preuve que le gouvernement navigue à vue, entre strict contrôle des changes et activation frénétique de la planche à billets.

Pourtant riche en hydrocarbures, le pays traverse depuis des mois une situation économique désastreuse avec des pénuries de toutes sortes. Des pans entiers de la population sont privés de certains biens de première nécessité.

Nicolas Maduro, comme le faisait Hugo Chavez en son temps, accuse l'opposition d'être instrumentalisée par les Etats-Unis en vue de mettre la main sur les richesses pétrolières du pays.

Depuis le début de cette dernière vague de protestations, le 1er avril, 29 personnes ont été tuées, la plupart par balle en marge de défilés. Il y a eu en outre environ 400 blessés. (Andrew Cawthorne et Alexandra Ulmer, Gilles Trequesser pour le service français)