ajoute cours de clôture et évolutions

NEW YORK (awp/afp) - Les prix du coton se sont envolés en début de semaine sur le marché américain, avant de reprendre leur souffle jeudi et vendredi en dépit de chiffres plutôt bons sur les exportations.

"La remontée s'est enclenchée avec la hausse des marchés chinois pendant le week-end", a expliqué Chris Kramedjian, chez FC Stone, estimant que beaucoup d'investisseurs qui avaient parié précédemment sur la baisse des cours semblaient avoir décidé récemment de rééquilibrer leurs positions.

L'ensemble des analystes du secteur avançaient la même analyse, permettant également d'expliquer la nette hausse cette semaine des cours du maïs, du blé et surtout du soja, qui a renoué avec des niveaux plus vus depuis juillet.

"L'afflux de capitaux spéculatifs est patent dans l'ensemble des matières premières", notaient les analystes de Plexus Cotton, estimant que les fonds jugeaient ces investissements plus rémunérateurs actuellement que des obligations d'Etat frappées de taux d'intérêt négatifs.

Les données fondamentales du marché sont également favorables, ajoutaient les analystes de Plexus, faisant allusion à la demande mondiale en coton de haute qualité produit aux Etats-Unis.

Louis Rose, chez Risk Analytics, a indiqué notamment que "la Chine a annoncé qu'elle avait l'intention d'acheter du coton de haute qualité pour ses stocks après août".

"On continue à entendre dire que les filatures là-bas, comme dans d'autres grandes zones de filatures, sont pratiquement à court pour le court et moyen terme", a ajouté Louis Rose dans une note.

Enfin, il a fait état d'informations selon lesquelles certains agriculteurs envisageraient de planter du soja dans des champs prévus à l'origine pour le coton, vu l'envolée récente des cours de l'oléagineux.

"Mais tout le monde ne peut pas faire cela", a précisé M. Kramedjian, notant que les agriculteurs des plus grandes régions productrices de coton, dans l'ouest du Texas et en Georgie, "ne disposent pas de l'irrigation nécessaire pour d'autres cultures et ne peuvent vraiment que cultiver du coton ou des cacahuètes".

En revanche, dans des terres plus fertiles autour de Memphis, dans le Mississippi et en Arkansas, les agriculteurs ont un large choix de produits agricoles adaptés à leur météo et aux sols, et pourraient effectivement négliger le coton s'ils le jugent moins rentable que le soja, a ajouté M. Kramedjian.

A partir de jeudi, les cours du coton se sont légèrement repliés, en dépit de chiffres de ventes à l'exportation toujours satisfaisants. "Les ventes nettes ont un peu dépassé ce qu'il faut pour atteindre les objectifs fixés par le ministère de l'Agriculture", a noté M. Rose, même si les expéditions restent décevantes.

M. Kramedjian a estimé que le temps était venu pour le marché de "reprendre son souffle", estimant que les cours avaient des chances de se stabiliser dans les jours à venir.

La livre de coton pour livraison en juillet, contrat le plus actif sur l'Intercontinental Exchange (ICE), a fini la séance vendredi à 63,69 cents, contre 60,02 cents en fin de semaine précédente, soit une hausse de 6,11%. Depuis jeudi, les cours sont au plus haut depuis le début de l'année.

L'indice Cotlook A, moyenne quotidienne des cinq prix du coton les plus faibles sur le marché physique dans les ports d'Orient, s'affichait à 71,65 dollars les 100 livres, contre 69,40 dollars auparavant, soit une hausse de 3,24%.

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