Ottawa (awp/afp) - L'économie canadienne a poursuivi sa reprise au premier trimestre avec un PIB affichant une hausse de 5,6% en rythme annualisé, a annoncé mardi l'institut canadien de la statistique.

Ce résultat, inférieur d'un point de pourcentage aux attentes des analystes, marque toutefois un ralentissement par rapport au dernier trimestre de 2020, où la croissance avait été de 9,3% selon les chiffres officiels révisés.

La "robustesse soutenue de l'économie" début 2021 s'explique notamment par des taux hypothécaires avantageux, le maintien des aides du gouvernement aux entreprises et aux particuliers affectés par la pandémie de coronavirus, et au redressement du marché de l'emploi, explique Statistique Canada.

Les pays n'utilisent pas tous le même mode de calcul pour le PIB, ce qui complique les comparaisons internationales.

Le Canada mesure l'évolution du PIB à la fois en rythme annualisé - qui le compare à celui du trimestre précédent puis projette l'évolution sur l'année entière à ce rythme -, et d'un trimestre à l'autre.

"L'économie du Canada est parvenue à se débarrasser du Covid pendant l'hiver, pour mieux succomber à une vague plus dure de cette même maladie au printemps", résume l'analyste de la banque CIBC Avery Shenfeld, tout en jugeant la croissance "en bonne santé" au première trimestre.

L'économie a également été poussée par une hausse des prix des matériaux de construction et des produits énergétiques utilisés au Canada et exportés, ainsi que par une augmentation des salaires, note pour sa part Statistique Canada.

Pendant la pandémie, les Canadiens ont acheté moins de vêtements et de chaussures, mais beaucoup plus d'articles de loisirs (jeux, jouets, articles de sports ou de camping), relève l'institut.

"Ces mouvements opposés reflètent l'évolution des habitudes de dépense engendrée par la pandémie", souligne Statistique Canada.

Avery Shenfied note de son côté que si les Canadiens ont beaucoup épargné (+13% au premier trimestre), "cet argent n'est pas encore sur le point d'être dépensé" en raison du maintien des restrictions liées à la pandémie dans plusieurs provinces.

"Les investisseurs vont se projeter au-delà du 2e trimestre, en espérant que la campagne de vaccination ouvrira la voie à une reprise beaucoup plus forte dans la deuxième moitié de l'année", conclut-il.

afp/rp