PARIS, 20 janvier (Reuters) - Alexandre Berceaux, un ancien otage français retenu sur le site gazier d'In Almenas occupé dans le Sahara algérien par un groupe islamiste, a dit avoir passé 40 heures sous son lit avant d'être libéré par l'armée algérienne.

"C'était horrible. Tout était difficile, de se cacher, d'entendre des bruits", a raconté l'homme âgé de 32 ans lors d'une conférence de presse à son retour dans l'est de la France.

Visage fermé, encore sous le choc, il a ajouté : "Je suis content d'être revenu, mais il y a eu beaucoup de pertes".

Employé dans une entreprise de restauration, Alexandre Berceaux a expliqué avoir eu le réflexe de se cacher sous son lit, dans un camp proche de la "base-vie" attaquée par les islamistes.

"On a entendu l'alarme retentir et personne ne savait ce qui se passait", a expliqué le jeune homme, qui travaillait sur la base depuis plus d'un an.

Il a précisé avoir dissimulé son passeport et ses papiers "pour cacher qui j'étais". Il a dit avoir entendu régulièrement des tirs, vraisemblablement des preneurs d'otages. "Ils n'étaient pas loin, à quelques mètres".

"Tout le monde était en danger, pas seulement les Occidentaux. Ca tirait de partout et ça venait de n'importe où", a-t-il ajouté.

Alexandre Berceaux a estimé que ses collègues algériens, qui avaient le droit de circuler dans le camp, avaient pris "des risques énormes" pour le ravitailler, car les islamistes cherchaient les Occidentaux.

"On m'amenait de la nourriture, mais je ne pouvais pas la manger, je ne savais pas combien de temps j'allais rester là", a-t-il cependant précisé. (Gérard Bon, édité par Jean-Loup Fiévet)