NATIONS UNIES, 20 janvier (Reuters) - Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, est "consterné" par les réactions suscitées par l'invitation qu'il a lancée à l'Iran à participer à la conférence de "Genève II" sur la Syrie et "déçu" par les prises de position publiques de Téhéran, a dit lundi son porte-parole.

Ban Ki-moon étudie "toutes les options" possibles alors que la Coalition nationale syrienne (CNS), organe représentatif de l'opposition en exil, a annoncé son intention de boycotter la conférence qui doit s'ouvrir mercredi si l'Iran y participe sans accepter le principe d'une transition politique à Damas.

En annonçant avoir invité l'Iran dimanche soir, Ban Ki-moon avait expliqué s'être entretenu longuement ces derniers jours avec Mohammad Javad Zarif, chef de la diplomatie iranienne, et être convaincu que Téhéran était désormais en accord avec la "déclaration de Genève" de 2012, qui prévoit de facto le départ du pouvoir de Bachar al Assad.

Or, Téhéran a répété lundi son refus de toute "condition préalable" à sa participation.

Ces déclarations ne sont "pas conformes" aux assurances que l'Iran avait fournies, a dénoncé le porte-parole du secrétaire général dans un communiqué.

Plusieurs diplomates occidentaux ont exprimé sous le sceau de l'anonymat leur surprise face à la décision "hâtive" de Ban, qui a compromis la tenue de la conférence.

"Genève va-t-il avoir lieu? C'est une question à laquelle nous ne pouvons répondre pour le moment", a déclaré l'un d'eux.

L'ambassadeur russe aux Nations unies, Vitali Tchourkine, a à l'inverse assuré que Moscou et Washington avaient "évidemment été consultés" et qu'un boycott de Genève II par l'opposition syrienne serait "une grosse erreur".

La décision d'inviter l'Iran n'était "pas hâtive" et n'était "pas une surprise" pour les autorités américaines, a dit de son côté le porte-parole de Ban Ki-moon. (Tangi Salaün pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse)