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28 août (Reuters) - L'armée américaine a mené samedi une frappe de drone contre un responsable du groupe Etat islamique en Afghanistan, alors que les Etats-Unis ont mis en garde contre le risque de nouveaux attentats à l'aéroport de Kaboul, où les opérations d'évacuation s'achèveront mardi.

La cible de la frappe menée dans la province de Nangarhar, dans l'est de l'Afghanistan, près de la frontière pakistanaise, était un "organisateur" de l'EI, qui a revendiqué l'attentat suicide de jeudi à Kaboul, où au moins 92 personnes ont été tuées, dont 13 soldats américains.

Le président des Etats-Unis, Joe Biden, et le chef de l'armée américaine avaient promis dès jeudi des "représailles" contre le groupe djihadiste.

"D'après les premiers éléments, nous avons tué la cible", a déclaré l'armée américaine dans un communiqué, sans préciser son identité, son importance dans l'organigramme de l'EI ni même si ce responsable était directement lié à l'attentat de Kaboul.

Des habitants de Jalalabad, la capitale de la province de Nangarhar, ont dit avoir entendu plusieurs explosions en milieu de nuit, sans que l'on sache si elles étaient liées à la frappe de drone. Un responsable tribal a parlé de trois morts et quatre blessés, dont des femmes et des enfants.

Selon l'armée américaine, la frappe menée par un drone Reaper qui avait décollé d'un pays au Proche-Orient n'a pas fait de victime civile. Elle a visé une voiture dans laquelle se trouvait le responsable de l'EI et un de ses complices.

TENSIONS À L'AÉROPORT

Quelques heures après cette frappe, les Etats-Unis ont lancé une nouvelle alerte à l'aéroport de Kaboul, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avertissant contre un risque "spécifique, crédible" d'attentats alors que les évacuations se rapprochent de leur terme.

"Nous nous attendons à de nouvelles tentatives (d'attaque)", a déclaré Kirby à la presse à Washington. "Nous assurons le suivi de ces menaces pratiquement en temps réel."

En dépit de cette mise en garde, des milliers d'Afghans se massaient encore samedi aux portes de l'aéroport, par lequel 111.000 personnes ont été évacuées en deux semaines, selon le dernier chiffre fourni par le Pentagone.

Plusieurs pays, notamment européens, ont d'ores et déjà suspendu leurs évacuations, le dernier en date étant la France, qui a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi la fin de l'opération Apagan après une quinzaine de rotations entre Kaboul et Paris via Abou Dhabi.

"Le désengagement rapide des forces américaines en charge de la sécurité de l'aéroport de Kaboul étant confirmé à court terme et les conditions de sécurité n'étant plus remplies sur l'aéroport, nos opérations d'évacuation ont pris fin", ont déclaré les ministres des Armées, Florence Parly, et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, dans un communiqué.

La France a "mis en sécurité près de 3.000 personnes, dont plus de 2.600 Afghans", a précisé Florence Parly sur Twitter. (Bureau de Reuters, écrit par James Oliphant et Robert Birsel, version française Tangi Salaün)