(Actualisé avec Sanofi)

PARIS, 17 janvier (Reuters) - La France a lancé le 11 janvier l'opération militaire Serval au Mali pour contrer une offensive des groupes islamistes qui contrôlent le nord de ce pays du Sahel.

Depuis mercredi, dans l'est de l'Algérie voisine, un groupe issu d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a pris en otage plusieurs dizaines de personnes, Algériens et étrangers, sur un site gazier exploité par un consortium mené par BP.

Les entreprises françaises sont surtout présentes dans la région dans les secteurs de l'énergie, du BTP, de la logistique, des transports et des services.

La compagnie Air France (groupe Air France-KLM ) a décidé de maintenir ses liaisons aériennes dans la région pour le moment.

Quatre salariés français expatriés enlevés au Niger en 2010 sont toujours retenus : il s'agit de trois employés du groupe de BTP Vinci, qui est aussi présent en Algérie, et d'un employé d'Areva.

Le gouvernement français n'a pas demandé à Areva, qui compte 30 expatriés au Niger pour un effectif d'environ 2.700 personnes, de réduire sa présence dans ce pays.

Le spécialiste de l'énergie nucléaire a indiqué n'être présent ni en Algérie ni au Mali.

En Algérie, le groupe pétrolier Total produit 33.000 barils équivalents pétrole par jour, soit un peu plus de 1% de sa production totale.

"Nous effectuons une veille permanente de la situation et prenons toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de nos installations et de nos personnels dans la région", a déclaré un porte-parole de la major pétrolière.

Total, qui dispose d'une quarantaine de stations-service au Mali, a également des activités d'exploration en Mauritanie.

Comme de nombreuses sociétés interrogées par Reuters, Total n'a pas souhaité fournir d'indications sur ses effectifs expatriés dans la région, ni sur les consignes de sécurité qui leur ont été passées ces derniers jours, pour se conformer aux conseils de prudence donnés par le Quai d'Orsay.

"INSTRUCTIONS DU MINISTÈRE"

Le groupe de services pétroliers Technip, également présent en Algérie, a cependant indiqué que des mesures de sûreté "adéquates" avaient été mises en place.

Le cimentier Lafarge et le groupe de défense Thales, qui compte cinq salariés à Alger, ont aussi dit avoir renforcé leurs mesures de sécurité.

L'assureur Axa est présent en Algérie depuis fin 2011 où il emploie quelque 200 personnes. L'essentiel de ses effectifs est concentré à Alger et Oran, dans le nord du pays, et le groupe a dit suivre de près la situation en Algérie.

Chez France Télécom, "depuis le début de la crise, les instructions du ministère des Affaires étrangères sont de rapatrier les personnels français non essentiels", s'est borné à déclarer un porte-parole.

L'opérateur compte un peu moins de 400 salariés au Mali, dont deux expatriés, tous dans le sud du pays, donc hors de la zone des combats.

Dans le secteur de la distribution, Carrefour a quitté l'Algérie en 2009. Son concurrent Casino exploite plusieurs magasins en franchise en Afrique, au Niger et au Burkina Faso notamment, mais ne compte pas d'expatriés dans la région.

Parmi les autres entreprises françaises présentes dans la région figurent notamment le groupe hôtelier Accor, qui compte sept établissements en Algérie et un au Tchad mais n'est pas présent au Mali ; l'entreprise de BTP Bouygues qui a plusieurs chantiers au Mali ; les banques BNP Paribas et Société générale - via Société Générale Algérie, qui compte 1.400 collaborateurs répartis dans 84 agences.

Le constructeur automobile Renault, qui vient de signer un accord pour une future usine en Algérie, a indiqué qu'aucun expatrié n'était encore arrivé sur place pour préparer ce projet.

Le groupe pharmaceutique Sanofi, présent depuis 20 ans en Algérie où il emploie près de 680 salariés et dispose de deux unités de fabrication, a signé en décembre un accord pour la construction d'une usine de médicaments à une trentaine de kilomètres d'Alger. Ce site, qui coûtera au laboratoire quelque 70 millions d'euros, sera sa plus grande usine en Afrique et au Moyent-Orient. (Service économique France, coordonné par Matthias Blamont, édité par Dominique Rodriguez)