Johannesburg (awp/afp) - La Banque centrale sud-africaine a annoncé jeudi relever son principal taux directeur de 50 points de base à 8,25%, cette dixième hausse consécutive visant à maîtriser l'inflation "de manière durable".

L'inflation dans la première puissance industrielle du continent est tombée à son niveau le plus bas depuis près d'un an en avril, ralentissant à 6,8% contre 7,1% en mars, a annoncé la veille l'agence nationale des statistiques StatsSA, les prix des produits alimentaires restant cependant élevés.

La Banque centrale a toutefois annoncé jeudi des prévisions annuelles d'inflation à la hausse, à 6,2% en moyenne cette année, soit +0,2 point de pourcentage par rapport aux dernières prévisions.

"L'inflation globale pour 2023 est revue à la hausse en raison de la hausse des prix des produits de base et des denrées alimentaires", a expliqué le gouverneur de la banque centrale, Lesetja Kganyago, dans un communiqué.

L'inflation a augmenté partout dans le monde, nourrie notamment par l'envolée des prix énergétiques et alimentaires après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Jeudi, le rand sud-africain a de nouveau chuté après l'annonce de la Banque centrale, s'échangeant à 19,74 contre le dollar américain à 15H27 GMT. L'institution financière a mis en garde contre "un probable nouvel affaiblissement de la monnaie" locale, en raison entre autres de la crise de l'électricité.

L'Afrique du Sud est frappée depuis des mois par des coupures de courant record qui pèsent sur l'économie. Selon le gouvernement, les délestages coûtent chaque jour plus de 50 millions de dollars en perte de production.

L'entreprise publique Eskom, qui fournit la très grande majorité de l'électricité du pays, est plombée par les dettes ainsi que par un parc de centrales à charbon vétustes et défaillantes. Incapable de produire suffisamment, elle impose des coupures pouvant aller jusqu'à 12 heures par jour.

"Bien que les problèmes d'approvisionnement en énergie et les questions logistiques ne soient pas considérés comme relevant de la politique monétaire, ils ont un impact négatif sur l'inflation et la demande, en augmentant le coût de la vie et de l'activité" économique, a souligné Mamello Matikinca-Ngwenya, économiste à la banque sud-africaine FNB.

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