Paris (awp/afp) - Les craintes de récession dominaient sur les marchés mondiaux mercredi, provoquant une forte baisse du cours du pétrole, mais aussi des taux d'intérêt, ce qui apportait un léger répit aux Bourses mondiales et faisait encore plus briller le dollar.

Après une séance dans le rouge mardi, Wall Street évoluait en hausse : le Dow Jones prenait 0,81%, le S&P 500 0,97% et le Nasdaq 1,14% vers 15H55 GMT.

Dans le rouge toute la journée, les indices européens se sont repris en fin de cotation. L'indice parisien CAC 40 a pris 0,02%, la Bourse de Francfort 0,35% et Milan 0,04%. Seul Londres, à forte composante matière première, a lâché 0,86%. A Zurich, le SMI a cédé 0,27%.

"Les marchés américains rebondissent avec la pause" notable des taux d'intérêts au milieu d'une tendance haussière, explique Edward Moya, analyste d'Oanda.

Après trois semaines de forte remontée, le coût de l'emprunt américain à 10 ans, l'échéance qui fait référence, baissait un peu, même s'il restait à un niveau élevé (3,29%).

Mais ce répit a été provoqué par les craintes sur la croissance mondiale, alors que les exportations et les importations chinoises ont connu en août un ralentissement plus important que prévu.

"Il y a un ralentissement marqué partout mais on pouvait espérer que cela le soit moins en Chine", explique Florian Allain, chez Mandarine Gestion.

Autres conséquences de ces craintes, les prix des barils de pétrole s'échangeaient à des plus bas depuis février pour le Brent et janvier pour le WTI.

Vers 15H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre chutait de 3,82% à 89,28 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en octobre tombait de 4,09%, à 83,33 dollars.

Les investisseurs attendent jeudi la réunion de la Banque centrale européenne. Ils anticipent de sa part une remontée des taux de 75 points de base, un mouvement rarissime par sa force pour sortir la zone euro d'une inflation tout aussi extrême (9,1% sur un an en août).

C'est la décision qu'a prise la Banque du Canada jeudi, pour amener ses taux à 3,25%, alors que la BCE n'est encore qu'à 0%.

Le dollar roi ___

Les craintes de récession, qui attirent les investisseurs vers les valeurs refuges, comme le dollar, et la possibilité que la banque centrale américaine remonte encore fortement ses taux lors de sa réunion plus tard en septembre, faisaient encore remonter la monnaie américaine.

Le dollar a atteint un nouveau plus haut de 24 ans jeudi face au yen à 144,99 yens.

Il a touché aussi son plus haut depuis 1985 face à la livre britannique, qui est tombée jusqu'à 1,1406 dollar, minée par les craintes de récession au Royaume-Uni générées par la flambée de l'inflation.

L'euro, qui est passé lundi sous des nouveaux plus bas en vingt ans, restait aussi sous pression. Il valait 0,9945 dollar à 15H50, se renforçant de 0,41% sur la séance face au billet vert.

Le bitcoin passait sous les 19.000 dollars, à 18.900 dollars (-0,40%) vers 15H55 GMT.

L'UE se mobilise sur l'énergie ___

Les enjeux énergétiques ont provoqué les plus fortes variations en Europe. À Paris, Engie a pris 4,90% à Paris, alors que Bruxelles a proposé de plafonner les revenus des producteurs d'électricité à base de nucléaire et de renouvelables.

Mais le plafond "serait supérieur à celui initialement envisagé" par les analystes, explique M. Allain de Mandarine Gestion. RWE (+7,70%), Fortum (+6,76%) Orsted (+4,00%) ont fortement progressé.

À Londres, Centrica (+1,95%) et SSE (+3,94%), deux fournisseurs d'énergie, ont été dopés par la perspective d'un plan d'aides massives aux factures énergétiques qui devrait éviter des millions de factures impayées et éloigner les perspectives de taxes sur les "superprofits" du secteur.

Le prix du gaz naturel européen baissait de 11% à 212 euros le mégawattheure vers 15H40 GMT.

Le feuilleton Musk-Twitter continue ___

Le cours de Twitter se redressait (+5,28%) après le nouveau refus de la juge chargée de son contentieux avec Elon Musk de repousser la date du procès qui doit opposer les deux parties. La magistrate a néanmoins autorisé l'entrepreneur à intégrer à la procédure les éléments présentés par le lanceur d'alerte Pieter Zatko.

afp/rp