Paris (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a franchi la barre des 40'000 points lundi, un nouveau record, tandis que l'Europe, également autour de ses sommets, bouge peu à l'entame d'une semaine marquée par la Banque centrale européenne (BCE).

Le Nikkei 225, l'indice vedette de la Bourse de Tokyo a gagné 0,5% pour finir à 40.109,23 points. Sur un an, l'indice s'est envolé de 43%, une tendance qui s'est accélérée sur les deux premiers mois de 2024 (+20%). Plusieurs vents favorables expliquent cette ascension fulgurante, dont la faiblesse persistante du yen, qui gonfle les bénéfices des entreprises japonaises à l'international tout en laissant leurs actions bon marché pour des investisseurs étrangers. Les redistributions plus importantes aux actionnaires ainsi que la quête d'une alternative aux marchés chinois expliquent aussi cette tendance.

La Bourse de Hong Kong a pris 0,04% et Shanghai 0,41%. Après trois années difficiles en Bourse, Shanghai ne gagne que 2% en 2024 jusqu'ici, et Hong Kong recule de 3%.

En Europe, où plusieurs indices boursiers sont également à des records, les premiers échanges se sont faits sans turbulences: Paris reculait de 0,05%, Londres de 0,46% et Francfort 0,07% vers 12h10. Quant à la Bourse suisse, elle voyait son indice phare SMI céder 0,19% vers 12h30.

A Wall Street, les indices se dirigeaient vers une petite baisse à l'ouverture, selon les contrats à terme.

La semaine sera marquée par des paroles et des actes des banquiers centraux: le président de la Banque centrale américaine doit intervenir devant le Congrès à partir de mercredi, tandis que la Banque centrale européenne se réunit jeudi. Elle devrait à nouveau maintenir ses taux d'intérêt jeudi à leur plus haut historique, confirmant son attitude prudente tant qu'elle n'est pas en mesure de crier victoire sur l'inflation en zone euro, mesurée à 2,6% sur un an en février. Les investisseurs se sont résignés au maintien des taux, après avoir longtemps espéré que mars allait marquer le début d'un cycle de baisse.

"Pour la BCE, compte tenu de la décrue encore fragile de l'inflation, les risques de baisser les taux trop tôt sont plus importants que ceux de les baisser trop tard", estime Franck Dixmier, directeur mondial des gestions obligataires d'Allianz Global Investors. De mercredi à vendredi, plusieurs données sur l'emploi américain sont aussi attendues.

Le luxe terne

Les valeurs du luxe étaient à la peine lundi en Europe à l'ouverture des sessions parlementaires de Chine, le grand rendez-vous politique de l'année. La Chine est un marché déterminant pour le secteur, mais fait face à de nombreuses difficultés économiques.

Kering reculait de 2,16%, LVMH de 1,03%, Hermès de 1,26% à Paris, tandis que Burberry cédait 2,02% à Londres, alors qu'à Zurich Swatch Group et Richemont se tassaient de 1,09% et 0,6%, respectivement.

Coupes dans le monde du pétrole

Les prix du pétrole reculaient légèrement après l'annonce de Ryad et Moscou, piliers de l'alliance Opep+, et d'autres membres d'une prolongation de leurs coupes de production ou d'exportation pour trois mois, une décision anticipée par le marché et qui a contribué à faire passer le WTI au-delà des 80 dollars pour la première fois depuis novembre vendredi. Le prix du baril de WTI américain cédait 0,33% à 79,70 dollars vers 12h00 et celui du Brent de mer du Nord 0,18% à 83,40 dollars.

L'euro prenait 0,17% face au dollar, à 1,0855 dollar pour un euro.

Le bitcoin gagnait 3,59% à 65'110 dollars, restant à proximité de son record de novembre 2021.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des emprunts des Etats étaient stables en Europe, et montaient légèrement aux Etats-Unis.

afp/vj