Paris (awp/afp) - Les marchés suivaient sans s'effrayer les annonces des nouvelles sanctions contre la Russie prises par les Occidentaux, en représailles à son invasion de l'Ukraine il y a un mois.

Dans un contexte de volatilité, les indices européens optaient pour la prudence à Paris (-0,21%), Francfort (-0,40%) Londres (-0,08%) et Milan (+0,39%) vers 13H50 GMT après leur recul de la veille. A Zurich, le SMI gagnait 0,17%.

La Bourse de Moscou a repris partiellement et avec de nombreuses précautions les échanges jeudi après un mois d'interruption. L'indice Moex, libellé en roubles, gagnait 4,37%, tandis que l'indice RTS, libellé en dollars, plongeait de 9%.

Wall Street rebondissait à l'ouverture: le Dow Jones prenait 0,35%, le S&P 500 0,43% et l'indice technologique Nasdaq 0,47%.

Les États-Unis ont annoncé jeudi de nouvelles sanctions financières contre la Russie, visant le monde politique, des oligarques et l'industrie de défense.

Selon un haut responsable de la Maison-Blanche, le G7 a aussi appelé à revoir la place de la Russie dans les organisations internationales. Par ailleurs, les pays du G7 et de l'Union européenne sanctionneront toute transaction impliquant les réserves d'or de la Russie.

L'annonce mercredi du président russe Vladimir Poutine que la Russie n'accepterait plus de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz "aux pays hostiles", notamment ceux de l'Union européenne, a fait grimper les cours du brut et les prix du gaz naturel européen.

"Les investisseurs restent focalisés sur la poursuite de la guerre en Ukraine et ses conséquences pour l'économie alors que l'inflation continue de s'accélérer via notamment la flambée des matières premières", note Franklin Pichard, directeur de Kiplink Finance.

La croissance de l'activité économique en zone euro a ralenti en mars dans le secteur privé, subissant l'impact de la guerre en Ukraine, selon l'indice PMI composite publié jeudi par le cabinet S&P Global qui pointe un risque de contraction au deuxième trimestre.

Les taux sur le marché obligataire se tendaient de nouveau. Le taux français à 10 ans a dépassé brièvement 1%, une première depuis février 2018. Le taux américain à même échéance montait de quatre points de base, à 2,36%.

Les prix du pétrole en pause ___

Les prix du pétrole marquaient une pause après une semaine de hausse, alors que les yeux du marché sont rivés sur une série de sommets internationaux qui pourraient déboucher sur de nouvelles sanctions occidentales contre Moscou.

Vers 13H40 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai cédait 1,04% à 120,34 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois perdait 1,13% à 113,58 dollars.

Renault recule, Daimler Truck et Uber roulent ___

Le constructeur automobile français Renault, publiquement ciblé par le président ukrainien pour ses activités en Russie, a annoncé mercredi soir suspendre immédiatement les activités de son usine de Moscou et évaluer "les options possibles concernant sa participation" dans sa grosse filiale russe, AvtoVAZ. Le titre reculait de 1,56%.

L'action de l'ancienne branche poids lourds de Mercedes, entrée en Bourse en décembre, grimpait de 7,25% après l'annonce d'un chiffre d'affaires en hausse de 10% sur un an en 2021. Pour 2022, l'entreprise part du principe que "ni la pandémie Covid-19 ni la guerre en Ukraine n'auront d'effets négatifs sur l'évolution générale du marché".

A Wall Street, Uber, qui va intégrer tous les taxis new-yorkais à sa plateforme, un tournant dans sa relation avec les célèbres véhicules jaunes après des années de tensions, montait de 4%. Son concurrent Lyft reculait de 1%.

Du côté des devises ___

L'aversion au risque profitait au dollar. L'euro cédait 0,23% par rapport au billet vert à 1,0978 dollar.

Le bitcoin prenait 1,43% à 42.980 dollars.

afp/rp