Paris (awp/afp) - Les marchés actions fluctuaient peu mercredi, sous la pression de la hausse des prix du pétrole et de celle de l'inflation, qui pousse les banques centrales à adopter des politiques moins favorables à l'activité économique.

Les indices européens montaient modérément à Paris (+0,21%), Francfort (+0,43%) et Milan (+0,15%), au lendemain d'un net repli, et Londres reculait de 0,28% vers 14H05 GMT. A Zurich, le SMI perdait 0,73%.

Wall Street s'engageait un peu plus nettement en hausse, le Dow Jones prenant 0,07%, le Nasdaq 0,81%, le S&P 500 0,23%.

Les marchés continuent d'osciller en fonction de leur appréciation de l'inflation. Après une trajectoire optimiste la semaine dernière, suivant de nouveaux chiffres aux Etats-Unis, la nouvelle accélération en Europe observée lundi et mardi a tempéré l'ardeur des investisseurs.

Cette mauvaise nouvelle fait pression sur la Banque centrale européenne (BCE) pour qu'elle remonte plus rapidement que prévu ses taux directeurs, comme sa consoeur américaine (Réserve fédérale, Fed), pour juguler l'inflation.

La Fed est même plus avancée dans la lutte contre l'inflation, et commence mercredi à se délester de certains de ses actifs financiers pour diminuer son bilan, qui a gonflé du fait des efforts de l'institution pour stabiliser les marchés après la crise économique due au Covid-19.

"Le bilan a doublé en deux ans. Les marchés seront plus touchés par une forte réduction du bilan de la Fed que par les relèvements des taux d'intérêt" qui sont en outre déjà intégrés dans les cours, a décrit Vincent Mortier, directeur des gestions d'Amundi, au cours d'une présentation à la presse mercredi.

Le bilan de la Fed va commencer à être réduit au rythme de 47,5 milliards de dollars par mois, puis à hauteur de 90 milliards en septembre, par la vente de bons du Trésor et de titres adossés à des créances hypothécaires.

Une baisse du bilan pourrait donc se répercuter sur la tendance des marchés.

M. Mortier pointe la corrélation "assez évidente" entre les rachats d'actifs de la Fed, et la liquidité induite sur les marchés avec la progression des "actifs risqués". "C'est un des gros risques sur le marché", dans les prochains semaines, estime-t-il.

D'autant plus que l'activité économique a donné des signes de faiblesses partout dans le monde ces dernières semaines, faisant craindre une récession aux Etats-Unis ou en zone euro.

Sur le marché obligataire, après s'être rapproché des 2,9%, le taux d'intérêt pour l'emprunt à 10 ans des Etats-Unis revenait proche de son niveau de la veille, à 2,84%.

Le pétrole remonte de plus belle ___

Les prix du pétrole, qui semblaient s'être stabilisés mardi soir, sur la base d'un article du Wall Street Journal selon lequel des membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) étudiaient la possibilité de soustraire la Russie du plan de production décidé en juillet dernier, reprenaient leur marche en avant.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, dont c'est le premier jour de cotation, gagnait 2,56% à 118,56 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour juillet, progressait de 2,70% à 117,74 dollars vers 13H35 GMT.

Côté devises, l'euro s'effritait de 0,28% face au dollar, à 1,0705 euro pour un billet vert.

L'automobile roule devant ___

Le secteur automobile signait la meilleure progression en Europe. Un dirigeant de Mercedes a estimé auprès de l'agence Bloomberg que le plus dur dans les pénuries de puces était passé et que la situation "n'avait rien à voir avec l'année précédente".

A Paris, Renault (+3,48%) et Stellantis (+3,36%) prenaient la tête de l'indice, tandis qu'en Allemagne, Volkswagen (+3,19%) et Porsche (+4,23%) étaient aussi dynamiques.

Démission du patron de DWS ___

DWS, la filiale de gestion d'actifs de Deutsche Bank, reculait encore fortement (-5,51%) après sa chute d'hier. Le patron Asoka Wöhrmann a démissionné peu après des perquisitions dans une enquête sur des investissements vendus comme plus durables qu'ils ne l'étaient.

Il sera remplacé par Stefan Hoops, actuel directeur de la banque d'affaires de Deutsche Bank (+0,15%).

afp/rp