Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers étaient sur la défensive mercredi, l'inflation s'accélérant plus vite qu'anticipé en octobre aux États-Unis et restant vigoureuse en Europe et en Chine.

Wall Street a ouvert en baisse, après avoir fini dans le rouge mardi: le Dow Jones était à l'équilibre (-0,02%) mais le Nasdaq perdait 0,58% et le S&P500 0,20% vers 14H55 GMT.

En Europe, dans le même temps, Paris (-0,13%) était plombée par les valeurs du luxe. Francfort (-0,09%) perdait aussi du terrain, mais Londres progressait de 0,63% et Milan de 0,10%. En Suisse, l'indice vedette SMI accélérait de 0,36%.

L'inflation s'est accélérée bien plus que prévu en octobre aux États-Unis, atteignant un niveau record, en raison des problèmes persistants sur les chaînes d'approvisionnement mondiales qui tirent notamment les prix du secteur de l'énergie.

La hausse des prix s'est élevée à 0,9% le mois dernier contre 0,4% en septembre, selon l'indice des prix à la consommation (CPI) publié mercredi par le département du Travail. Les analystes attendaient 0,6%.

Plus tôt, les investisseurs ont aussi appris qu'en Chine, le mois dernier, les prix à la production avaient progressé de 13,7% sur un an, une hausse inédite en 26 ans. Les prix à la consommation se sont inscrits en hausse de 1,5% sur un an, après quatre mois de ralentissement. Ces deux chiffres sont ressortis plus élevés qu'attendu.

Enfin, en Allemagne, l'inflation s'est établie à 4,5% sur un an en octobre, selon les données définitives, au plus haut depuis 1993.

Cette forte inflation "soulève des interrogations légitimes sur l'évolution des marges des entreprises... et donc sur les bénéfices du quatrième trimestre", commente dans une note Alexandre Baradez, analyste d'IG France.

Les marchés ne s'affolent toutefois pas après ces chiffres "car les investisseurs sont bien conscients que la Réserve fédérale américaine continuera à fermer les yeux sur le problème", estime Ipek Ozkardeskaya, analyste à Swissquote.

Sur le marché obligataire, les taux remontaient nettement, même s'ils évoluent encore loin de leur niveau du début du mois. Le 10 ans américain prenait sept points de base, à 1,50%, et le Bund allemand à cette échéance évoluait à -0,27%, contre -0,33% lors de la clôture mardi.

Les investisseurs continuent par ailleurs de suivre l'évolution de la saga du géant chinois de l'immobilier ultra endetté Evergrande, qui fait face à une échéance ce mercredi pour payer les intérêts de trois obligations d'une valeur totale de 148 millions de dollars.

Le luxe mal orienté

Les données sur l'inflation, ainsi que la résurgence de cas de Covid-19 en Chine, qui applique une stricte politique de zéro contamination perturbaient les valeurs du luxe, dépendantes de ce marché.

A Paris, Kering reculait de 2,26% à 666,20 euros, Hermès de 1,53% à 1.418 euros et LVMH de 1,94% à 693,60 euros.

A Londres, Burberry lâchait 2,34% à 1.941 pence.

A Milan, Salvatore Ferragamo chutait de 6,16% à 18,75 euros, après la publication de ses résultats, mentionnant des inquiétudes sur la Chine.

Nouveau contrat pour Valneva

Le laboratoire franco-autrichien Valneva grimpait de 23,85% après l'annonce d'un accord, conclu avec la Commission européenne, allant jusqu'à 60 millions de doses de vaccin contre le Covid-19 d'ici à 2023.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les cours du pétrole ont tutoyé mercredi les sommets atteints fin octobre avant de repartir en arrière, d'abord soutenus par des stocks de brut américains en baisse selon l'API mais refroidis par des perspectives contraires pour l'EIA.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier était proche de l'équilibre à 84,86 dollars vers 14H50 GMT.

A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en décembre lâchait 0,13% à 84,06 dollars.

L'euro perdait 0,35% face au billet vert à 1,1553 dollar.

Le bitcoin se rapprochait de son record établi la veille, à plus de 68.500 dollars. Il gagnait 0,74% sur la séance à 68.230 dollars.

afp/al