Paris (awp/afp) - Les Bourses occidentales optaient pour la prudence, suspendues au ballet diplomatique entre les grandes puissances autour de la guerre en Ukraine.

Après une ouverture mitigée et proche de l'équilibre, les indices européens étaient en baisse: Paris de 0,86% et Francfort de 1,20%, Milan de 1,15% et Londres de 0,56% vers 13H50 GMT. A Zurich en revanche, le SMI gagnait 0,42%.

La Bourse de New York a ouvert en baisse vendredi, consolidant sa position avant le week-end après plusieurs séances de hausse, sur fond d'enlisement du conflit en Ukraine.

Dans les premiers échanges, le Dow Jones cédait 0,32%, l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, 0,46%, et l'indice élargi S&P 500, 0,28%.

Les opérateurs de marché demeurent dans l'instantanéité de l'évolution militaire et diplomatique du conflit pour pouvoir se positionner en fonction des déclarations des négociateurs.

"L'attention est restée focalisée sur les questions diplomatiques" et les investisseurs tentent "de sentir où va la trajectoire géopolitique", explique Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

Pour que les marchés reprennent une tendance pérenne à la hausse, il faudrait une résolution de la crise ukrainienne.

Le président américain Joe Biden et son homologue chinois Xi Jinping s'entretenaient depuis 13H03 GMT au sujet de l'Ukraine. Joe Biden devait promettre des représailles si jamais la Chine venait en aide à la Russie, notamment en lui fournissant des armements.

"Le président Biden (...) lui dira clairement que la Chine portera une responsabilité pour tout acte visant à soutenir l'agression russe et que nous n'hésiterons pas à lui imposer des coûts", a fait savoir le secrétaire d'État Antony Blinken.

Alors que les combats continuent à faire rage en Ukraine, le président russe s'est entretenu avec le chancelier allemand et doit aussi parler avec son homologue français, Emmanuel Macron, vendredi aux alentours de 16H00 GMT.

Les pourparlers russo-ukrainiens semblent patiner depuis quelques jours. Le président russe a accusé vendredi l'Ukraine de "faire traîner" les pourparlers et a estimé que Kiev avait des demandes "pas réalistes". Kiev réclame de son côté le retrait de toutes les forces russes et le respect de son intégrité territoriale.

Le conflit va peser sur la croissance mondiale et des grandes organisations économiques internationales telles que la BERD, le FMI et la Banque mondiale se déclarent vendredi "horrifiées et profondément inquiètes" de l'invasion russe de l'Ukraine, prévoyant de "vastes retombées économiques mondiales", notamment des réductions des approvisionnements en énergie et en nourriture, augmentant les prix et la pauvreté.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de la dette américaine à 10 ans se détendait à 2,16% vers 13H40 GMT, tandis que les taux à court terme se rapprochaient de ce niveau, signe que les investisseurs ont des craintes sur la croissance des États-Unis.

L'automobile toujours morose ___

Le secteur automobile est pénalisé par le conflit russo-ukrainien, qui fait craindre des perturbations dans leurs chaînes de production. De plus, les revenus des entreprises du secteur sont liés à la dynamique générale de l'économie. Ainsi les prix de leurs actions ont tendance à baisser en cas de craintes sur la croissance.

A Paris, Renault perdait 1,36%, Stellantis 2,31%, et à Francfort, BMW reculait de 1,77%, Volkswagen de 2,26% et Mercedes-Benz de 2,36% vers 13H40 GMT.

Du côté du pétrole et des devises ___

L'Agence internationale de l'Energie (AIE) a dit vendredi espérer que la prochaine réunion de l'Opep+ permettra de "soulager le marché" et a demandé aux pays producteurs de pétrole d'être "du bon côté", un appel du pied à augmenter significativement leur production.

Les prix du pétrole brut se stabilisaient. Vers 13H40 GMT, le cours du baril de WTI américain prenait 0,99% à 102,74 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord était en hausse de 0,49% à 107,21 dollars.

Sur le marché londonien des métaux, le nickel a perdu 12% à près de 37.000 dollars la tonne dans la matinée mais son cours est désormais immobile car la baisse a atteint le maximum fixé par le régulateur.

Sur le marché des devises, l'euro reculait de 0,69% par rapport au billet vert, à 1,1015 dollars.

Le bitcoin perdait 0,49% à 40.525 dollars.

afp/rp