Paris (awp/afp) - Les marchés chinois souffraient lundi au lendemain du troisième mandat accordé au président chinois Xi Jinping mais ce vent contraire n'était pas assez fort pour faire plier l'Europe, entraînée à la hausse par les marchés américains.

Les places chinoises étaient dans le rouge, notamment Hong Kong qui dévissait de 6,25% dans les derniers échanges peu après 07H10 GMT, à son plus bas niveau depuis 2009. Les investisseurs s'inquiètent notamment de la décision du président chinois Xi Jinping de confier les postes économiques clés à ses alliés partisans de la politique "zéro Covid", rendue responsable de la chute brutale de la croissance de la deuxième économie mondiale.

De plus, les entreprises technologiques, très présentes dans l'indice, ont été frappées ces dernières années par la répression de Xi dans le secteur, ce qui a réduit les bénéfices et fait perdre des milliards de dollars de valorisation boursière.

La Bourse de Shanghai reculait, elle, de 2,01%.

En revanche, la Bourse de Tokyo a pris 0,31%, portée par Wall Street, qui a fini en forte hausse vendredi, autour de 2,4% pour les trois principaux indices.

Cet élan américain, accéléré après la clôture des places européennes vendredi, profitait aussi à l'Europe boursière lundi dans les premiers échanges: Francfort montait de 1,12%, Paris prenait 1,03%, Londres 0,12% peu après 07H10 GMT.

L'actualité de la semaine va être extrêmement chargée pour les marchés, entre le pic des publications d'entreprises en Europe et aux Etats-Unis et la réunion de la Banque centrale européenne jeudi, avant celle de la Banque centrale américaine en début de semaine prochaine.

L'espoir que la Fed amorce, au moins dans son discours, l'hypothèse d'un changement de braquet après les nombreux et douloureux relèvements de son principal taux directeur cette année, afin de faire revenir l'inflation sous contrôle, portait les actions. Cela faisait aussi baisser un peu les taux d'intérêt des Etats après leur pic de vendredi. Ainsi, le coût de l'emprunt à 10 ans pour les Etats-Unis se détendait un peu pour revenir à 4,14%, contre 4,34% au plus haut vendredi.

"Nous entamons peut-être la sixième tentative cette année du rebond sur l'hypothèse du pivot de la Fed", écrivent les analystes de la Deutsche Bank, les cinq premières s'étant soldées sur un échec.

Les investisseurs s'attendaient à un taux directeur relevé jusqu'à 5% pour la Fed, ce qui "ressemble vaguement à un point de départ réaliste" pour envisager une reprise plus pérenne des indices, estiment-ils néanmoins.

Philips en quête d'un nouveau souffle

Le groupe néerlandais Philips a fait état lundi d'une perte nette de 1,3 milliard d'euros au troisième trimestre, principalement en raison d'une importante charge liée à un énorme rappel d'appareils respiratoires défectueux pour l'apnée du sommeil. L'entreprise compte supprimer 4.000 postes dans le monde sur les 80.000. L'action prenait 1,37%, Philips ayant fait un avertissement sur ses résultats.

La tech chinoise voit rouge

De nombreux mastodontes chinois s'effondraient lundi avec la reconduction de Xi à la tête de la Chine, avec une influence encore élargie: Meituan chutait de 14,05%, JD.com de 11,70%, Baidu de 11,92%, Alibaba de 11,64%, Tencent de 9,71% et Xiaomi de 7,89%.

Du côté des devises et des matières premières

L'euro reculait de 0,09% à 0,9852 dollar vers 07H10 GMT, après avoir frôlé les 0,99 dollar, au plus haut depuis le 6 octobre. La livre avançait de 0,45% à 1,1354 dollar.

Le bitcoin a reculé de 0,88% à 19.325 dollars.

Le pétrole reculait un peu, alors que les exportations de la Chine ont connu en septembre un ralentissement, après une croissance au 3e trimestre meilleure qu'attendu. Le baril de Brent de Mer du Nord pour livraison décembre valait 92,68 dollars (-0,88%) vers 07H00 GMT, et celui de WTI à même échéance 84,15 dollars (-1,02%).

Le gaz naturel européen poursuivait sa chute, proche des 100 euros (102 euros; -10,19%), au plus bas depuis la mi-juin.

afp/ol