Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux ont commencé la semaine sur des tendances diverses, lundi matin, attendant impatiemment les chiffres de l'inflation américaine, qui doivent être publiés mardi.

En Europe, Paris progressait de 0,48%, Londres de 0,31%, Francfort de 0,19% et Milan de 0,32% vers 08H25 GMT.

En Asie, Tokyo a cédé 0,88%, plombée lundi par ses valeurs technologiques après le recul du Nasdaq vendredi à Wall Street.

Hong Kong a aussi reculé, de 0,12%, tandis que Shanghai a progressé de 0,72%.

Tous les yeux vont se tourner mardi vers la publication de l'indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis pour le mois de janvier.

"Les investisseurs retiennent leur souffle avant de voir comment les récents développements ont affecté l'inflation américaine, et comment l'inflation américaine influencera les attentes de la Réserve fédérale et l'humeur du marché", a commenté Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

La semaine passée, les indices S&P 500 et Nasdaq de Wall Street, ainsi que les Bourses de Paris et Francfort ont connu leur pire performance hebdomadaire depuis le début de l'année.

Des déclarations de banquiers centraux et des chiffres plus élevés qu'attendu du marché de l'emploi américain ont douché les espoirs des investisseurs d'un arrêt des hausses de taux d'intérêt.

L'inflation décélère aux Etats-Unis depuis quelques mois, ce qui avait fait espérer aux investisseurs un changement de direction de la politique monétaire de la banque centrale américaine (Réserve fédérale). Mais les responsables de l'institution ont insisté la semaine passée sur le fait qu'il restait du chemin à parcourir avant que l'inflation ne soit totalement sous contrôle.

Michael Hewson, analyste de CMC Martkets, constate "peu de signes d'un ralentissement de l'inflation des services et, toutes les banques centrales ayant un objectif d'inflation de 2%, il est très peu probable qu'elles envisagent de réduire les taux à un moment où les prix sont bien au-dessus de ce chiffre". L'IPC a atteint 6,5% en décembre aux Etats-Unis.

L'évolution des taux d'intérêts inquiète d'autant plus les investisseurs qu'ils craignent que des hausses supplémentaires plongent les économies en récession.

Stephen Innes, de SPI Asset Management, constate une série de "signes traditionnels d'une récession potentielle" qui suggèrent "qu'il ne faudrait pas grand-chose pour que l'économie américaine, et donc le marché, bascule dans le rouge".

Concernant la zone euro, la Commission européenne présentera à 09H00 GMT ses prévisions économiques pour 2023 et 2024.

Adani revu à la baisse

L'action d'Adani Enterprises, fleuron du conglomérat indien de Gautham Adani, reculait encore de 8,09% à Bombay, vers 08H25 GMT, et d'autres titres du groupe perdaient autour de 5%. Le conglomérat a revu à la baisse ses prévisions de croissance et prévoit de reporter des investissements, selon des informations de l'agence de presse Bloomberg.

Le yen dans l'attente de la BoJ

Les investisseurs à Tokyo se sont montrés prudents avant l'annonce prévue mardi du candidat choisi par le gouvernement japonais pour prendre la tête de la Banque du Japon (BoJ) en avril.

Plusieurs médias japonais ont rapporté vendredi que l'économiste Kazuo Ueda serait le candidat choisi, une surprise qui avait fait brièvement bondir le yen.

L'actuel gouverneur adjoint de la BoJ, Masayoshi Amamiya, considéré comme accommodant dans sa vision de la politique monétaire, avait d'abord été cité par des médias, mais il aurait refusé l'offre selon le quotidien Nikkei.

Vers 08H20 GMT, le yen faiblissait face aux principales autres devises, il perdait 0,71% face au dollar à 132,25 yens pour un dollar.

Du côté du pétrole et de l'euro

Les prix du pétrole pâtissaient du retour des craintes de récession.

Vers 08H20 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril cédait 0,95% à 85,56 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars, reculait de 0,90% à 79 dollars.

Le contrat de référence du gaz naturel européen, le TTF néerlandais, cédait 3,61% à 52 euros le mégawattheure, un niveau comparable à celui de septembre 2021.

L'euro était stable (+0,03%) à 1,0681 dollar.

Le bitcoin reculait de 0,45% à 21'840 dollars.

afp/buc