Paris (awp/afp) - Les marchés européens accéléraient leur progression jeudi après que la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de gagner du temps avant d'agir contre l'inflation face aux incertitudes causées par la guerre en Ukraine, tandis que Wall Street était affairée à examiner des résultats bancaires.

Vers 14H25 GMT, Francfort prenait 0,59%, Milan 0,74%, Paris 0,92% et Londres 0,45%. En Suisse, l'indice vedette accélérait de 0,68%. Toutes les cinq places financières seront fermées vendredi et lundi pour Pâques.

Wall Street, qui sera aussi fermée vendredi, évoluait en ordre dispersé à l'ouverture jeudi, jaugeant une salve de résultats bancaires et la réunion de la BCE, tandis qu'Elon Musk, le patron de Tesla, a fait une offre d'achat sur Twitter et que la confiance des consommateurs aux Etats-Unis a rebondi de façon inattendue en avril.

Vers 14H00 GMT, le Dow Jones avançait de 0,48%, le Nasdaq perdait 0,67% et le S&P 500 lâchait 0,20%.

La BCE a confirmé jeudi la normalisation en cours de sa politique anti-crise, mais sans se montrer plus explicite sur une première hausse de taux en dépit de l'inflation galopante, restant préoccupée par le risque de récession.

"La BCE a décidé de temporiser et les investisseurs attendent le troisième trimestre pour voir ce qu'il va se passer à la fin du programme APP (d'achat d'actifs, NDLR), voir si on aura une hausse de taux ou pas", a indiqué à l'AFP Andréa Tuéni, responsable des activités de marché chez Saxo Bank.

Face à ce statu quo, les investisseurs retiennent "pour le moment que la BCE est encore là pour soutenir le marché", souligne-t-il.

L'institution de Francfort est à présent la plus attentiste des grandes banques centrales, alors que la guerre en Ukraine a donné un brutal coup d'accélérateur aux prix avec des effets qui pourraient s'installer dans la durée.

"L'impact de la guerre sur l'économie dépendra de l'évolution du conflit, de l'effet des sanctions actuelles et d'éventuelles mesures supplémentaires", a déclaré la présidente de la BCE, Christine Lagarde.

Le Fonds monétaire international (FMI) a pour sa part abaissé ses prévisions de croissance mondiale pour 2022 et 2023 en raison de la guerre en Ukraine.

Musk veut s'emparer de Twitter

Le patron de Tesla Elon Musk, qui a récemment acquis 9,2% du capital de Twitter, a proposé de racheter l'intégralité de l'entreprise au prix unitaire de 54,20 dollars par action et de sortir l'entreprise de Wall Street.

Le titre valait 45,85 dollars à la clôture de mercredi. Jeudi, Twitter grimpait de 2,99% en début de séance.

Les banques américaines passent des provisions

Goldman Sachs (+3% dans les premiers échanges) a fait mieux que prévu au premier trimestre et a provisionné 561 millions de dollars supplémentaires pour faire face aux éventuels défauts de paiement de ses clients.

Citigroup (+0,5%) a annoncé jeudi avoir provisionné 1,9 milliard de dollars pour faire face aux éventuelles pertes liées "à son exposition en Russie et à l'impact plus large du conflit en Ukraine sur l'environnement macroéconomique".

Morgan Stanley (2,77%) a fait part jeudi d'un repli moins important que prévu de son bénéfice au premier trimestre.

Petropavlovsk envisage de vendre ses mines en Russie

L'entreprise minière, basée à Londres mais spécialisée dans l'extraction d'or dans l'extrême-orient russe, perdait plus de 20% jeudi à la Bourse de Londres après avoir annoncé étudier la possibilité de se séparer de ses filiales opérationnelles en raison des conséquences des sanctions visant la Russie.

L'euro à un plus bas depuis 2020 après la BCE

Sur le marché des changes, l'euro est repassé sous le seuil symbolique de 1,08 dollar pour la première fois depuis 2020.

Le bitcoin reculait de 1,16% à 40.782 dollars. Le marasme des marchés l'avait fait plonger en séance lundi à un plus bas depuis un mois, à 39.235 dollars.

Les prix du pétrole reculaient légèrement, au lendemain de l'annonce de la hausse du niveau des stocks de brut américain, et après la publication d'un rapport de l'AIE rassurant sur l'approvisionnement du marché.

Vers 13H40 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin perdait 1% à 107,69 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en mai cédait 1,16% à 103,04 dollars.

afp/al