Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers réagissaient négativement jeudi aux décisions des banques centrales européennes depuis 24 heures, toutes restant très méfiantes malgré le ralentissement de l'inflation.

Les places européennes accentuaient leur repli de la veille: Paris lâchait 2,39%, Francfort 2,26% et Milan 2,31% vers 14H10 GMT. Londres reculait plus modestement (-0,85%). A Zurich, le SMI cédait 1,68%.

A Wall Street, les contrats à terme sur les principaux indices américains auguraient un repli entre 1,1% et 1,5%, au lendemain d'une clôture en baisse.

Dernière d'une longue série, la Banque centrale européenne n'a pas innové par rapport aux autres banques centrales et a continué d'augmenter ses taux directeurs mais de manière plus modeste que lors de ses précédentes réunions.

L'institution a aussi abaissé sa prévision de croissance en 2023, à 0,5% pour la zone euro, et a relevé ses prévisions d'inflation pour 2023 et 2024.

Même en 2025, le rythme de l'inflation devrait rester un peu supérieur à sa cible des 2%.

En conséquence, elle va réduire à compter de mars 2023 son portefeuille de dette accumulée pendant les années de crise. Ces nouvelles faisaient grimper les taux sur le marché obligataire: le coût de l'emprunt à 10 ans italien passait à 4,10%, contre 3,85% la veille.

Mercredi, la Réserve fédérale américaine avait donné le ton: elle a certes réduit comme attendu le rythme de son resserrement monétaire mercredi, mais a confirmé qu'elle allait continuer à remonter ses taux. Elle s'attend maintenant à ce que son principal taux directeur d'intérêt dépasse 5% l'an prochain, un niveau plus élevé que celui indiqué précédemment.

L'institution s'est montrée plus pessimiste sur l'évolution de la hausse des prix l'an prochain, sur le chômage et sur la croissance de la première économie mondiale.

"Le message de la banque centrale est clair: l'inflation reste un problème et le travail est loin d'être fini", résument les experts d'Aurel BGC.

Jeudi, les banques centrales d'Angleterre, de Suisse et de Norvège ont aussi délivré un message similaire.

L'évolution des politiques monétaires inquiète d'autant plus que les investisseurs craignent que les taux d'intérêt élevés poussent l'économie mondiale en récession.

L'indice d'activité manufacturière de la région de New York, dans le nord-est des Etats-Unis, est retombé dans le rouge en décembre, après un rebond en novembre, les entreprises se préparant à un ralentissement économique l'an prochain, voire une récession.

En Asie, les Bourses ont aussi accusé le coup après la chute des ventes au détail en Chine en novembre, plus sévère que prévu (-5,9% sur un an).

Coup de pompe dans le luxe ___

Le plongeon de la consommation des ménages en Chine en novembre pénalisait les valeurs du luxe: Kering chutait de 5,05%, Hermès de 3,90% et LVMH de 2,20% vers 14H00 GMT à Paris. Ailleurs en Europe, Moncler baissait de 3,44%, Richemont de 2,85% et Burberry de 2,34%.

Le dollar reste résistant ___

En nette baisse en début de séance, après la résolution de la Fed, l'euro remontait à la faveur de la conférence de presse de Christine Lagarde, présidente de la BCE: vers 14H10 GMT, il prenait 0,16% à 1,07 dollar.

Le pétrole reculait un peu après ses forts gains depuis le début de la semaine: le baril de WTI américain cédait 0,44% à 76,96 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord 0,47% à 82,31 dollars vers 14H00 GMT.

afp/rp