Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers prolongeaient vendredi leur rebond de la veille, en dépit de l'inflation plus forte qu'attendu aux Etats-Unis, et suivaient les nouvelles péripéties de la politique budgétaire britannique avant le week-end.

Les indices européens progressaient nettement: Paris gagnait 2,04%, Francfort 1,73%, Milan 2,37% vers 13H55 GMT. Jeudi, elles avaient fini en nette hausse après avoir décroché de près de 2% pour certaines peu après le rapport sur l'inflation américaine.

La Bourse de Londres montait de 1,29%, sans se montrer perturbée par le limogeage du ministre britannique des Finances en pleine crise économique et politique.

A Zurich, le SMI réduisait ses gains à 1,20%.

La Bourse de New York a ouvert en hausse vendredi, toujours portée par le rebond technique amorcé jeudi, même si la plupart des investisseurs ne croient pas à un retournement durable du marché.

Dans les premiers échanges, le Dow Jones prenait 0,50%, l'indice Nasdaq progressait de 0,99% et l'indice élargi S&P 500 gagnait 0,64%.

Les marchés ont opéré un revirement à la hausse en dépit d'une inflation qui s'est montrée persistante en septembre aux Etats-Unis, malgré les mesures fortes prises par la Réserve fédérale américaine (Fed) pour la faire ralentir et revenir autour de sa cible de 2% annuel.

"Pour la Fed, cela accroît la pression pour refroidir l'économie encore davantage", observe Tiffany Wilding, économiste chez Pimco.

Signe que l'inflation commence à peser sur le pouvoir d'achat des Américains, les ventes au détail ont stagné aux Etats-Unis en septembre, a indiqué le département du Commerce vendredi.

En zone euro, l'activité économique est susceptible d'entrer en récession en 2023 sur fond de guerre durable en Ukraine, ont déclaré vendredi deux hauts responsables de la Banque centrale européenne (BCE).

Sur le marché des devises, l'euro reperdait du terrain face au billet vert (-0,39% à 0,9736 dollar). La livre rechutait de 1,15% à 1,1194 dollar après le renvoi du ministre des Finances, et au lendemain d'un bond de plus de 2%.

La Première ministre britannique Liz Truss a annoncé vendredi renoncer à son projet de ne pas augmenter l'impôt sur les sociétés comme l'avait prévu le précédent gouvernement, une nouvelle volte-face sur son paquet de mesures économiques, afin de "rassurer les marchés".

Les taux d'intérêt des emprunts d'Etat sur le marché obligataire, qui avaient flambé jeudi avant de terminer en baisse, continuaient de reculer aux Etats-Unis et surtout en Europe. Le taux de l'emprunt allemand à 10 ans, qui a culminé au-dessus des 2,40% jeudi, baissait pour atteindre 2,25% vers 13H45 GMT.

Royal Mail envisage 1.000 suppressions de postes ___

Le groupe postal britannique International Distributions Services, maison mère de Royal-Mail, en perte de vitesse au Royaume-Uni et touché par une grève, dévissait de 7,08% après avoir dit envisager jusqu'à 10.000 suppressions de postes d'ici au mois d'août qui pourraient se traduire par 6.000 licenciements. Le groupe emploie aujourd'hui plus de 137.000 personnes et sa valorisation boursière a fondu d'environ 62% depuis le 1er janvier.

Les banques attendues au tournant ___

Quatre banques américaines majeures ont publié leurs résultats trimestriels.

Les résultats de JPMorgan Chase (+3,52% à 113,22 dollars), au-dessus des attentes que ce soit pour le chiffre d'affaires ou le bénéfice net, étaient salués. Son rival Citigroup (+2,44% à 44,00 dollars) a publié un chiffre d'affaires et un bénéfice net en baisse, mais supérieurs aux attentes. Wells Fargo (+4,81% à 44,42 dollars) a fait mieux qu'attendu sur son chiffre d'affaires, Morgan Stanley (-2,81% à 77,09 dollars) a souffert de la baisse de l'activité des banquiers d'affaires.

Les banques européennes continuaient leur semaine faste, notamment Deutsche Bank (+4,82%), Unicredit (+2,76%), Société Générale (+1,22%).

Du côté du pétrole et du bitcoin ___

Les cours du pétrole reculaient encore, le baril de Brent pour livraison décembre cédant 2,06% à 92,58 dollars, tandis que le WTI américain pour livraison novembre perdait 1,49% à 87,78 dollars vers 13H50 GMT.

Tous deux sont en baisse de plus de 5% sur la semaine, après leur fort rebond dans la foulée de la décision de réduire les quotas de production des pays de l'Opep et leurs alliés la semaine dernière.

Le gaz naturel européen repassait sous les 150 euros (145 euros, -5,73%) sur le marché de référence néerlandais.

Le bitcoin montait de 1,41% à 19.660 dollars.

afp/rp