Paris (awp/afp) - A l'issue d'une semaine plombée par des déclarations de banques centrales déterminées à resserrer rapidement leur politique monétaire, les marchés boursiers tâtonnaient vendredi.

Après un modeste rebond jeudi, Wall Street évoluait en baisse peu après l'ouverture: le Dow Jones lâchait 0,12%, le Nasdaq glissait de 1,38% et le S&P 500 perdait 0,51% vers 14H00 GMT.

Dans le même temps, Paris (+0,69%), Francfort (+0,83%), Londres (+1,15%) et Milan (+1,37%) s'affichaient en petite hausse après des gains plus prononcés en début de séance. Mais sur la semaine, seule la place britannique progresse. A Zurich, le SMI gagnait 0,65%.

Les places boursières asiatiques ont aussi grappillé quelques gains sur la séance, mais ont reculé depuis lundi.

Tout au long de la semaine, les investisseurs ont "digéré les derniers discours des banques centrales", plus fermes que prévu, selon Craig Erlam, analyste d'Oanda.

Pour combattre l'inflation, la Réserve fédérale américaine prévoit d'importantes hausses de ses taux directeurs et la réduction de son bilan. Les déclarations de plusieurs banquiers centraux ont inquiété les marchés cette semaine, avant que le compte-rendu de la dernière réunion ne montre une feuille de route claire.

En Europe, les voix pour une politique plus dure se font aussi entendre au sein de la Banque centrale européenne.

"La réunion de la BCE de jeudi confirmera probablement que la normalisation de la politique monétaire est toujours en cours", même si "son rythme est très incertain", estime les analystes d'Unicredit.

Ces prises de position ont contribué à tendre encore un peu plus les taux d'intérêt pour les emprunts d'État à la fois dans les économies occidentales, mais aussi dans les pays émergents: le taux d'intérêt à 10 ans pour l'Inde a atteint les 7% pour la première fois depuis 2019.

Aux États-Unis comme en Europe, ils affichaient une petite hausse, avec toutefois une tendance moins marquée en Allemagne que dans les autres pays européens, notamment la France, à l'approche du premier tour de l'élection présidentielle française, et l'Italie.

Le taux d'intérêt de la dette américaine à 10 ans s'établissait à 2,685% et celui de la France pour la même échéance à 1,252%, tous deux prenant environ 3 points de base par rapport à la veille.

L'euro au plus bas depuis un mois ___

L'euro reculait vendredi par rapport au dollar américain, lesté par la guerre en Ukraine et la divergence des politiques monétaires de la Fed et de la BCE comme par l'incertitude autour des élections présidentielles en France. Il reculait de 0,34% à 1,0842 dollar. Depuis le début de l'année, il cède près de 4,5% face au billet vert.

Les prix du pétrole restaient stables après les pertes de la veille, pris en tenaille entre la libération de réserves stratégiques des pays consommateurs, la baisse de l'offre russe et l'effritement de la demande venant de Chine.

Le baril de Brent pour livraison en juin perdait 0,02% à 100,52 dollars vers 13H55 GMT, après être de nouveau passé brièvement sous les 100 dollars dans la matinée. Celui du WTI américain à échéance mai avançait de 0,57% à 96,58 dollars.

Volvo alerte sur ses résultats du premier trimestre ___

Le constructeur suédois de poids lourds Volvo Group (+1,44%) a annoncé vendredi une dépréciation d'actifs de près de 390 millions d'euros du fait de l'impact des sanctions en Russie, qui pèsera sur ses résultats du premier trimestre.

Crédit Agricole se place sur Banco BPM, qui flambe ___

La banque française Crédit Agricole (-0,36%) a annoncé jeudi avoir acquis une participation de 9,18% au capital de la banque italienne Banco BPM (+13,49%), la troisième plus importante du pays.

La variation du cours de Crédit Agricole était moins positive que celle de la plupart des autres banques, comme BNP Paribas (+2,51%), ou Banco Santander (+2,57%), ou Deutsche Bank (+3,18%), portés par la hausse des taux d'intérêt sur le marché obligataire.

afp/rp