New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont nettement monté lundi grâce à des déclarations communes de l'Arabie saoudite et de la Russie, deux géants de l'or noir, en faveur d'un maintien durable de quotas de production.

Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a monté de 1,01 dollar à 48,85 dollars sur le contrat pour livraison en juin au New York Mercantile Exchange (Nymex).

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a pris 98 cents à 51,82 dollars sur le contrat pour livraison en juillet à l'Intercontinental Exchange (ICE).

"La principale actualité du jour, c'était le communiqué commun entre les ministres russe et saoudien du Pétrole", a mis en avant John Kilduff, d'Again Capital. "Pour le moment, ils ont réussi à relancer le marché par des mots."

A l'occasion d'une rencontre à Pékin entre leurs ministres respectifs Alexandre Novak et Khaled al-Faleh, la Russie et l'Arabie Saoudite, deux des plus grands producteurs de pétrole dans le monde, se sont prononcées lundi en faveur d'une prolongation jusqu'en mars 2018 des quotas de production.

Ces plafonds sont appliqués depuis janvier par les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont Ryad est l'acteur dominant, et par d'autres pays, parmi lesquels la Russie est le plus gros producteur, mais ils ne sont actuellement censés courir que jusqu'à la fin juin.

"La Russie et l'Arabie saoudite ont fait une petite surprise aux marchés en s'accordant sur une extension de l'accord de neuf mois, là où les investisseurs attendaient six mois", a précisé Harry Tchilinguirian, de BNP Paribas.

- En attendant le 25 -

Cette annonce de principe est particulièrement bien accueillie par les investisseurs, même si les signaux positifs se multiplient déjà depuis plusieurs semaines sur l'avenir de ces quotas.

Bien que la prolongation de ces plafonds ne fasse guère de doute, certains analystes craignent que les participants se découragent, notamment à force de voir la production accélérer aux Etats-Unis, le principal pays producteur à ne pas appliquer de quotas.

"Beaucoup de gens restaient sceptiques quant à la capacité de l'Opep à maintenir ces baisses de productions, (mais) ils se rendent maintenant compte que l'Arabie saoudite et la Russie vont faire ce qu'il faut pour réduire les stocks", a assuré Phil Flynn, de Price Futures Group.

Après avoir pris près de deux dollars en cours de séance lundi, les cours ont tout de même réduit leur hausse, d'autant que demeurent des doutes sur la capacité des différents signataires à tenir leurs engagements à plus ou moins long terme.

"On a un peu ralenti car le marché s'apprête à regarder de près ce qui va vraiment se passer le 25 mai", a jugé M. Kilduff.

Cette date marquera le prochain sommet de l'Opep à l'issue duquel sera confirmée ou non la forme que prendra le maintien des quotas.

"Même si l'accord doit encore être officiellement adopté par l'Opep (...), on voit mal pourquoi les plus petits producteurs refuseraient cette proposition", a écrit Tim Evans, de Citi.

Le communiqué russo-saoudien "permet au marché de rester sur la voie d'un franc déficit entre l'offre et la demande d'ici le troisième trimestre", a-t-il conclu.

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