Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole reculaient fortement vendredi en cours d'échanges européens et effaçaient quasiment leur hausse hebdomadaire malgré les sanctions américaines sur l'Iran, dans un marché qui reprend son souffle.

Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 73,12 dollars à Londres, en baisse de 1,23 dollar par rapport à la clôture de jeudi.

A New York, le baril américain de WTI pour la même échéance baisse de 1,08 dollar à 64,13 dollars.

Jeudi, le prix du Brent avait bondi à son plus haut depuis près de six mois, à 75,60 dollars, avant de finir dans le rouge, comme le WTI, qui s'éloigne également de son plus haut depuis un semestre atteint mardi, à 66,60 dollars.

"Le marché de l'énergie peine à retrouver de l'élan, il faudrait une nouvelle raison concrète pour pousser les prix plus hauts", a commenté Stephen Brennock, analyste chez PVM.

En début de semaine, les investisseurs s'étaient inquiétés d'un possible déficit de l'offre quand Washington avait subitement annoncé que les exemptions accordées à certains importateurs de brut iranien ne seraient plus valides à partir de début mai.

"Cela va limiter l'offre mondiale dès la semaine prochaine", a souligné Lukman Otunuga, analyste chez FXTM, qui remarque qu'il "reste à voir comment l'Arabie saoudite et ses alliés réagissent, pour éviter que la hausse des prix ne soit pas sans limite".

Pour l'instant, le premier exportateur mondial garde une ligne ambigüe, affirmant vouloir augmenter sa production sans donner de calendrier à cette hausse.

Alors que les prix avaient grimpé lundi, sur la semaine, le Brent ne s'inscrit plus qu'en hausse de 1,56% et le WTI de 0,08%.

Mais les cours bondissent sur l'année (33,97% pour le Brent et 36,69% pour le WTI), et le marché est par ailleurs très nerveux au moindre soupçon d'une nouvelle perturbation de l'offre.

Jeudi, l'Allemagne et la Pologne ont annoncé arrêter leurs importations de pétrole russe en raison de craintes sur la qualité du brut, et la Russie a promis de régler le problème avant la fin du mois.

Cette inquiétude a participé au bond du prix du Brent, pourtant "les raffineries ont nettement assez de pétrole en réserve pour encaisser cette perturbation temporaire", a estimé M. Brennock, qui juge les craintes sur le sujet "largement surestimées".

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