Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole s'affaissaient légèrement mardi, retombant après leur poussée de la veille, de nouveau plombés par des inquiétudes sur la demande avant une reprise attendue par les analystes.

Vers 09H55 GMT (11H55 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, cédait 0,20% à 84,08 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juillet, flanchait de de 0,22% à 80,15 dollars.

"Après l'impressionnant bond" des prix hier, "la faiblesse actuelle" des cours semble n'être qu'une inversion temporaire des prix par rapport à la tendance du moment, motivée par des prises de bénéfices, estime Tamas Varga, de PVM Energy, interrogé par l'AFP.

La veille, le prix du baril Brent a bondi de 1,97%, tandis que celui du WTI s'est relevé de 2,40%.

En outre, selon l'analyste, la récente "augmentation des stocks américains implique que la demande estivale n'a pas encore démarré", ce qui va dans le sens d'une baisse des prix.

L'évolution des cours dépendra des prochains chiffres sur les réserves américaines publiés jeudi par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) au lieu de mercredi, en raison d'un jour férié aux Etats-Unis.

"Il existe une conviction croissante selon laquelle les stocks mondiaux de pétrole commenceront bientôt à baisser, ce qui devrait soutenir durablement les prix du pétrole au second semestre", indique M. Varga, et si le rapport de l'EIA "montre des baisses à tous les niveaux, cela suffira à faire remonter" les cours.

Le dollar s'imposait également en début de séance face à la "faiblesse de l'euro précipitée par les élections parlementaires européennes et par la progression du parti d'extrême droite français", les marchés s'inquiétant des potentielles retombées économiques en cas de sa victoire aux législatives, comme noté par l'analyste.

L'or noir étant libellé en dollar, la force du billet vert renchérit et donc décourage les achats de pétrole en devises étrangères, ce qui a tendance à faire baisser les cours du brut.

Par ailleurs, le Bureau national des statistiques (BNS) de Chine a publié lundi des données sur le traitement du pétrole brut par les raffineries chinoises pour le mois de mai, qui s'élèvent à 60,52 millions de tonnes ou 14,3 millions de barils par jour -- un chiffre légèrement inférieur à celui du mois précédent, note Carsten Fritsch, de Commerzbank.

"La transformation du pétrole brut en Chine pourrait donc stagner cette année pour la première fois depuis deux décennies, (à l'exception de 2022, qui a été impactée par les confinements liés au coronavirus)", ce qui se traduit par moins d'imports de brut, s'alarme l'analyste.

Il en déduit que "l'augmentation de la demande chinoise de pétrole dans le monde pourrait être nettement inférieure cette année".

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