New York (awp/afp) - Des chiffres sur l'inflation moins bons que prévu dans la zone euro ont ralenti les Bourses dans un premier temps mardi, avant que des commentaires plus avenants du président de la banque centrale américaine permettent de compenser un peu les pertes.

L'Europe boursière a terminé dans le rouge, mais a cédé au total moins de terrain qu'en demi-journée: Paris a reculé de 0,30%, Francfort de 0,69% et Londres de 0,56%. A Zurich, le SMI a perdu 0,32%.

Wall Street a conclu dans le vert, avec le Dow Jones stable progressant de 0,41% tandis que le Nasdaq (+0,84%) et le S&P 500 (+0,62%) sont montés à de nouveaux records.

L'inflation est repartie un peu à la baisse en juin dans la zone euro, à 2,5% sur un an, mais pas suffisamment pour convaincre la Banque centrale européenne (BCE) d'accélérer la baisse de ses taux d'intérêt pour faire face à une croissance en berne.

L'inflation sous-jacente - c'est-à-dire sans les prix volatils de l'énergie et de l'alimentation -, la plus scrutée par les marchés financiers et la BCE, est restée stable à 2,9% sur un an, selon l'office européen des statistiques. Le consensus des analystes était un léger recul à 2,8%.

"La stabilité de l'inflation sous-jacente et de celle des services en juin constituent une déception" mais elles ne compromettent pas encore une baisse des taux lors de la réunion de septembre, selon Juliette Cohen, stratégiste de CPR AM.

La présidente de la BCE Christine Lagarde, avait tenu un discours de prudence lundi lors du premier jour du forum annuel de l'institution à Sintra, au Portugal.

Mardi, son homologue américain a répété que si l'inflation avait fait "des progrès", l'institution monétaire "attendait d'avoir davantage confiance" dans le ralentissement de la hausse des prix "avant de commencer à assouplir la politique monétaire".

Ces commentaires de Jerome Powell ont été suffisants pour détendre un peu le marché obligataire, après plusieurs jours de nette remontée, selon David Kruk, responsable du trading de La Financière de l'Echiquier.

Le taux d'intérêt de l'emprunt américain s'établissait à 4,43% contre 4,46% la veille. En Europe, les taux français et allemand à même échéance reculaient aussi, le français davantage que celui de son voisin.

Parmi les autres indicateurs du jour, le nombre d'emplois vacants aux Etats-Unis en mai a augmenté par rapport à avril, à un niveau supérieur aux attentes des analystes.

Le principal rendez-vous est le rapport sur l'emploi officiel vendredi. Mercredi, la séance à la Bourse de New York sera écourtée en vue de la fête nationale du 4 juillet jeudi, jour où les marchés américains seront fermés.

Tesla surprend ___

Tesla s'est envolé de 10,20% alors que le constructeur électrique a livré 443.956 véhicules au deuxième trimestre, moins qu'un an plus tôt mais plus que ne l'envisageaient les analystes.

Son concurrent Rivian, spécialisé dans les pick-up et trucks électriques, a gagné 6,97% après avoir lui aussi dépassé les attentes du marché pour ses livraisons de véhicules au deuxième trimestre.

La pharmacie sous pression ___

Les laboratoires américain Eli Lilly (-0,84%) et danois Novo Nordisk (-1,68%) ont souffert alors que le président américain Joe Biden a dénoncé "les prix impensablement élevés" des médicaments contre le diabète et l'obésité de ces compagnies pharmaceutiques.

"Si les groupes pharmaceutiques refusent de baisser sensiblement les prix des médicaments sous prescription dans notre pays et s'ils refusent de mettre fin à leur cupidité, nous y veillerons nous-mêmes", a déclaré le président américain dans une tribune publiée dans USA Today.

Le pétrole en repli ___

Les cours du pétrole ont buté sur leurs sommets d'avril avant de se replier, dans un marché qui manque de certitudes sur la santé de la demande.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord s'est effrité de 0,41%, pour clôturer à 86,24 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) a lui cédé 0,68%, à 82,81 dollars.

La monnaie unique européenne grappillait 0,06% vers 20H22 GMT par rapport au billet vert, à 1,0746 dollar pour un euro.

Le bitcoin abandonnait 2,09% à 61.917 dollars.

afp/rp