New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont fortement reculé jeudi, dans un contexte d'incertitudes politiques en France, mais Wall Street a réussi à décrocher de nouveaux records, malgré un mouvement de consolidation.

Paris a lâché 1,99%, Francfort a cédé 1,96%, Milan 2,18%, tandis que Londres a reculé de 0,63%. Au global, l'indice européen Stoxx 600 a perdu 1,31%. A Zurich, le SMI a cédé 0,59%.

Pour Yann Azuelos, gérant de portefeuille chez Mirabaud, le fort repli de la journée est à mettre sur le compte de seuils techniques, qui ont déclenché des vagues de ventes.

Sur le marché obligataire, l'écart avec entre rendements des emprunts d'Etat à 10 ans français et allemand a atteint un plus haut depuis 2017 (à 0,69 point de pourcentage), année où les marchés avaient craint un duel entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle.

A New York, Nasdaq et S&P 500 ont gagné respectivement 0,34% et 0,23%, pour finir à de nouveaux records en clôture, tandis que le Dow Jones s'est légèrement tassé (-0,17%).

La séance a été volatile, Nasdaq et S&P 500 faisant un aller-retour dans le rouge, les grands indices peinant à trouver une direction.

"Le marché a pourtant eu droit à des nouvelles qui pouvaient encourager la Fed (banque centrale américaine) à baisser ses taux", a relevé Patrick O'Hare, de Briefing.com.

L'indice des prix à la production (PPI) s'est ainsi contracté de 0,2% en mai, alors que les économistes le voyaient progresser de 0,1%.

Quant aux nouvelles inscriptions au chômage, elles sont montées à 242.000 la semaine dernière, soit leur plus haut niveau depuis dix mois.

Les deux indicateurs du jour ont fait vaciller les taux obligataires américains, déjà sous pression mercredi après la publication de l'indice CPI.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'est replié jusqu'à 4,22%, une première depuis début avril.

"On peut ajouter à tout cela Broadcom (+12,27%) et l'enthousiasme lié à ses résultats et à l'annonce de la division de ses actions par dix", a décrit Patrick O'Hare.

Le concepteur de semi-conducteurs a publié des résultats supérieurs aux attentes et relevé ses prévisions pour l'ensemble de son exercice décalé (clôturé fin octobre). Les revenus tirés de l'intelligence artificielle atteignent désormais un quart du chiffre d'affaires.

"Le marché avait tout pour signer une belle hausse aujourd'hui", estimé Patrick O'Hare. Au lieu de cela, "il n'a pas fait grand-chose", constate l'analyste. "Les gens ont décidé qu'il valait mieux consolider une partie des gains marqués enregistrés ces derniers temps."

L'automobile passe à la caisse ___

En Europe, le secteur automobile a souffert après que Bruxelles a annoncé la veille jusqu'à 38% de droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques chinois dans l'UE.

A Francfort, Volkswagen, le premier groupe automobile européen, a lâché 3,47% et sa filiale luxe Porsche 2,76%. Mercedes reculait de 1,80% et BMW de 2,22%. Pour les trois groupes allemands, la Chine est le principal marché, représentant jusqu'à 36% des ventes en volume.

A Paris, Renault a abandonné 2,26% et Stellantis 2,69%.

Volvo Cars, propriété du géant chinois de l'automobile Geely, a reculé de 7,15%.

Trou d'air pour Lufthansa ___

Lufthansa (-5,3% à Francfort), a été victime d'une recommandation négative de JP Morgan et évoque une évolution défavorable des prix et des coûts de la compagnie aérienne.

Du côté du pétrole et de l'euro ___

Les prix du pétrole ont oscillé jeudi pour terminer en petite hausse, ballottés entre la surprise de réserves de brut américaines plus importantes que prévues, les données sur l'inflation américaine qui faiblit et les annonces de la Réserve fédérale qui ont soutenu le dollar.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, a grignoté 0,18% à 82,75 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juillet, a avancé de 0,15% à 78,62 dollars.

Sur le marché des changes, l'euro baissait de 0,64% face à l'euro à 1,0739 dollar pour un euro.

afp/rp