Zurich (awp) - La Bourse suisse a ouvert juste au-dessus de l'équilibre vendredi et semblait hésiter, troublée par des interrogations au lendemain des messages "hawkish" de la majeure partie des banques centrales face à la persistance de l'inflation. Hier, les principaux indices américains ont fini en nette baisse, n'arrivant pas à digérer les propos du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell.

Les déclarations de son homologue à la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, ont également surpris les investisseurs, celle-ci s'étant clairement positionnée dans le camp des faucons, explique dans son commentaire matinal John Plassard, de Mirabaud Banque. "Les taux pourraient augmenter de 50 points de base à plusieurs reprises", a insisté Mme Lagarde.

Par ailleurs, la question de la fragmentation en zone euro est définitivement enterrée avec ce discours. Il faut s'attendre à des réactions virulentes du gouvernement italien dans les prochaines heures, estime l'expert.

"Christine Lagarde a tué tout espoir que la BCE tienne compte du ralentissement de l'économie, et de la récession, lors du relèvement des taux", retient pour sa part Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote. Son discours était le plus "hawkish" jamais tenu depuis son entrée en fonction, note-t-elle.

La tendance a également été plombée par la publication d'une diminution du nombre d'Américains ayant déposé de nouvelles demandes d'allocations de chômage. C'est en effet 20'000 de moins pour atteindre 211'000 au cours de la semaine se terminant le 10 décembre, ce qui est bien en deçà des attentes du marché qui tablait sur 230'000. Ceci indique que le marché du travail reste tendu.

A l'agenda de la journée figurent les indices des directeurs d'achats en décembre pour la zone euro et les Etats-Unis.

A 9h09, l'indice SMI prenait 0,10% à 10'895,40 points, le SLI reculait de 0,02% à 1659,72 points et le SPI avançait de 0,17% à 13'923,05 points.

Sur les 30 titres de l'indice SLI, neuf prenaient de l'altitude alors que 21 cédaient du terrain.

Les poids lourds Nestlé (+0,7%) et dans une moindre mesure Roche (+0,4%) tiraient l'indice vers le haut, tandis que le troisième larron Novartis lâchait 0,1%.

Holcim (+0,6%) pointait en seconde position, devant Credit Suisse (+0,5%), qui reprenait quelques couleurs après avoir cependant perdu 2,3% la veille.

En queue de classement, Ams-Osram perdait 1,0%, Straumann 1,2% et Logitech 1,3%. Les acteurs du luxe Richemont et Swatch cédaient chacun 0,6% et se classaient également dans le bas du tableau.

Lonza (-0,6%) lâchait encore un peu de terrain après été malmené jeudi. L'assainissement de la décharge toxique de Gamsenried en Valais, héritage des anciennes activités du groupe rhénan dans la chimie, risque de coûter plus cher que prévu.

Sur le marché élargi, Bachem (+2,9%) se distinguait. La société biochimique a renouvelé un contrat pour des peptides portant sur un durée de cinq ans et d'un montant d'au moins 1 milliard de francs suisses.

Son concurrent Polypeptide (-2,3%) reculait, dans des volumes cependant très modestes.

Oerlikon (inchangé) a annoncé la signature d'un accord définitif pour l'acquisition de Riri, fabricant de fermetures éclair et boutons-pression pour le secteur de la mode et du luxe basé à Mendrisio. L'acquisition devrait avoir lieu au premier trimestre 2023.

Enfin, Cicor (inchangé) a acquis les activités de substrats à couches minces de l'allemand AFT Microwawe afin de renforcer sa position dans le secteur des circuits hybrides miniaturisés sur le marché européen.

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