Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé lundi la semaine en baisse, dans le sillage de la clôture en repli de Wall Street vendredi, alors que le marché manque d'impulsions après une semaine marquée par de nouveaux tours de vis monétaires de plusieurs banques centrales. Les investisseurs restent cependant dans le doute concernant les véritables intentions des institutions d'émission.

Les trois indices américains ont terminé en baisse vendredi soir, à l'instar de leurs homologues mondiales, alors que les inquiétudes persistantes d'une récession s'intensifient en raison des politiques monétaires restrictives, ce qui pèse sur les prix du pétrole brut, observe John Plassard de Mirabaud Banque. La semaine dernière, le président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, a déclaré que la banque centrale pourrait encore relever ses taux d'ici la fin de l'année.

Sur la semaine, le Dow Jones a baissé de 2%, tandis que le S&P 500 et le Nasdaq ont respectivement reculé de 1,8% et 2%. La semaine passée, les indices PMI pour les Etats-Unis ont montré que le secteur des services est resté robuste le mois dernier, mais que l'industrie manufacturière a connu la plus forte baisse depuis le début de l'année, bien plus que prévu.

Les inquiétudes semblent cependant venir de l'Europe, estime M. Plassard dans un commentaire. En effet, le HCOB Eurozone Composite PMI est tombé à 50,3 en juin, en baisse par rapport aux 52,8 du mois précédent et en dessous du consensus du marché de 52,5, selon une estimation préliminaire. Ce dernier chiffre indique un net ralentissement de l'expansion de la production dans la zone, qui n'a été que marginale et la plus faible depuis janvier, en raison de la combinaison d'une hausse plus lente de l'activité dans le secteur des services et d'un ralentissement plus marqué de la production manufacturière.

Ce lundi, les investisseurs examineront les données de l'institut allemand Ifo pour le mois de juin.

Après avoir démarré la séance en baisse de 0,14%, le SMI ne parvenait pas à s'extraire de la zone rouge dans les premiers échanges et creusait ses pertes, passant sous la barre des 11'200 points. A 09h12, l'indice phare notait à 11'192,76 points, en repli de 0,25%. Le SLI reculait plus franchement, cédant 0,38% à 1739,19 points, l'indice élargi SPI abandonnant lui 0,24% à 14'717,71 points.

Sur les 30 valeurs constitutives de l'indice Swiss Leader Index (SLI), seules six gardaient la tête hors de l'eau, alors que les 23 autres sombraient et que VAT Group restait à l'équilibre.

En haut de tableau, Sika (+0,6%) s'échappait, le chimiste zougois de spécialités étant dopé par le relèvement par Barclays de son objectif de cours. Schindler (+0,2%), Lindt (+0,2%), Alcon (+0,1%), Kühne+Nagel (+0,1%) et le poids lourd Nestlé (+0,04%). Les deux autres plus grosses capitalisations du marché helvétique, Roche (-0,2%) et Novartis (-0,5%) pesaient sur les indices.

En bas de classement, la lanterne rouge revenait à la toujours volatile AMS-Osram (-2,2%), derrière UBS (-1,9%), Temenos (-1,1%) et SGS (-1%). Barclays a abaissé l'objectif de cours d'UBS à 16 francs suisses, contre 16,50 francs suisses précédemment. La recommandation est maintenue à "underweight". Si la banque britannique estime que le numéro un bancaire helvétique a fait une bonne affaire en reprenant son concurrent Credit Suisse, elle redoute toutefois des interventions réglementaires, qui pourraient entacher une partie des avantages potentiels.

Les autres valeurs financières étaient aussi à la peine, Julius Bär lâchant 0,9%, Swiss Re 0,8%, Swiss Life 0,7%, tout comme Partners Group.

Sur le marché élargi, Leonteq dégringolait de 9,3%, le spécialiste des produits structurés ayant revu à la baisse ses attentes en termes de rentabilité avant impôts pour l'ensemble de l'année, notamment en raison de la faiblesse des activités de négoce. Pour l'ensemble de 2023, l'entreprise zurichoise prévoit désormais un bénéfice avant impôts de 40 à 70 millions de francs suisses, contre 70 à 100 millions jusqu'alors.

Parmi les autres informations du début de matinée, le biochimiste Evolva bondissait de 4,4% après avoir fait part de la conclusion d'un accord avec son actionnaire de référence Nice & Green, permettant d'assurer le financement de l'entreprise bâloise au moins jusqu'à la fin de l'année. L'évaluation des alternatives stratégiques se poursuit.

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