Zurich (awp) - Contre toute attente, la Bourse suisse a entamé la semaine en léger repli, malgré une clôture euphorique à Wall Street vendredi. Alors que le poids lourd Nestlé pesait sur le SMI, les investisseurs, hésitants, se concentraient ce lundi sur une nouvelle salve de résultats d'entreprises.

Les principaux indices américains ont fini en nette hausse vendredi soir dans le sillage de la détente sur le rendement des Treasuries (après la publication d'un ISM des Services aux États-Unis supérieur aux attentes) et d'un short squeeze massif, a commenté John Plassard, de Mirabaud Banque. Le Dow Jones a mis fin à une série de quatre semaines de baisse, en repassant au-dessus de sa moyenne mobile des 100 jours.

Le investisseurs porteront leur attention ce jour sur les ventes au détail en zone euro en janvier, ainsi que les commandes industrielles en janvier aux États-Unis. En Suisse, l'indice des prix à la consommation a progressé de 0,7% en février à 105,8 points, contre 0,6% le mois précédent. Sur un an, la Suisse a enregistré un renchérissement de 3,4%. L'indice a été tiré notamment par l'augmentation des prix pour les transports aériens, les voyages à forfait et la parahôtellerie.

La Banque nationale suisse (BNS) a confirmé lundi une perte abyssale de 132,5 milliards de francs suisses en 2022, après un bénéfice de 26,3 milliards un an plus tôt. Les actionnaires devront se passer d'un dividende tandis que la Confédération et les cantons ne recevront pas de contribution.

Après avoir démarré la séance sur un repli de 0,15%, le SMI se reprenait à peine dans les premiers échanges, notant peu avant 09h20 à 11'177,21 points, soit un recul de 0,12%. Le SLI parvenait à s'inscrire de justesse en zone positive, à la faveur d'un infime gain de 0,03% à 1783,91 points, alors que l'indicateur élargi SPI abandonnait 0,16% à 14'413,48 points.

Sur les 30 valeurs constitutives du Swiss Leader Index, treize perdaient du terrain et les 17 autres en gagnaient. Nestlé (-1,10%) pesait lourdement, juste devant la lanterne rouge Credit Suisse (-1,9%). La filiale française du géant veveysan de l'alimentation Nestlé a annoncé vendredi aux salariés la suspension de l'activité de l'usine de pizzas Buitoni de Caudry, au coeur d'un grave scandale sanitaire, en raison d'une chute des ventes.

Autre poids lourd de la cote, le bon Roche lâchait quant à lui 0,2%. Le géant pharmaceutique bâlois a indiqué avoir reçu des autorités sanitaires américaines (FDA) une homologation étendue pour son test Ventana PD-L1. Il a aussi obtenu le feu vert de Swissmedic pour l'anticorps Lunsumio, pour le traitement du lymphome folliculaire (LF) récidivant ou réfractaire.

Geberit (-0,5%), qui doit dévoiler mercredi sa performance 2022, Logitech (-0,4%), Temenos (-0,3%) et Adecco (-0,2%) n'étaient pas au mieux non plus. Le spécialiste du placement de personnel propose d'élire une nouvelle membre au conseil d'administration en la personne de Sandy Venugopal.

En haut de tableau, Richemont (+1,1%) prenait les devants, accompagné par Swiss Life (+0,9%). Swiss Re (+0,4%) et ABB (+0,3%) suivaient. Autre capitalisation importante du SLI, Novartis progressait de 0,1%.

UBS (+0,05%) proposera lors de la prochaine assemblée générale de reconduire l'ensemble de son conseil d'administration, et notamment le président Colm Kelleher. La réunion des actionnaires, qui doit se tenir le 5 avril à Bâle en présence physique, devra également approuver le versement d'un dividende de 0,55 dollar par action, une réduction du capital-actions et un nouveau programme de rachat de titres pouvant s'élever au maximum à 6 milliards de dollars.

Du côté du marché élargi, Belimo chutait lourdement de près de 5%. Malgré un environnement économique exigeant, le spécialiste zurichois des servomoteurs de ventilation a vu sa rentabilité progresser l'an dernier, mais le dividende proposé aux actionnaires est toutefois maintenu à 8,50 francs suisses par action.

Schweiter (-4,9%) a vu ses résultats plombés l'année dernière par l'envolée des coûts et le ralentissement économique. Face à un nouvel exercice incertain, le groupe zougois a coupé dans son dividende et ne s'aventure guère sur le terrain des prévisions chiffrées.

A l'autre extrémité Tornos s'envolait de 8,4%. Le fabricant bientôt jurassien de machines-outils a vu l'année dernière ses profits se contracter nettement, tant sur le plan opérationnel que net. Le groupe de Moutier entend néanmoins gratifier ses actionnaires d'une rémunération en hausse, et s'estime bien positionné à la faveur d'un carnet d'ordres record.

Helvetia (+2,7%) était aussi à la fête. L'assureur st-gallois a vu son bénéfice net progresser en 2022, dépassant les pronostics des analystes. Les actionnaires se réjouiront d'un dividende en hausse au titre 2022, mais également de versements plus conséquents à l'avenir.

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