Zurich (awp) - La Bourse suisse a ouvert la dernière séance de la semaine en léger repli. Les indications préalables en provenance d'Outre-Atlantique sont mitigées, sur fond d'incertitudes sur le futur de la politique commerciale de la première économie mondiale, alors que persiste le spectre d'une guerre commerciale. La place tokyoïte a quant à elle bouclé la séance de vendredi clairement dans le rouge, après un nouveau renforcement du yen.

"Les principaux indices américains ont fini en ordre dispersé hier soir avec d'un côté la progression du Dow Jones et d'un autre la légère baisse du S&P 500 et du Nasdaq", relèvent les analystes de Mirabaud Securities.

L'euphorie observée en début de séance a été douchée par de nouveaux développements dans l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l'ingérence présumée de la Russie dans la campagne présidentielle américaine de 2016.

A cela s'ajoutent des rumeurs selon lesquelles le président Donald Trump compte limoger son conseiller à la sécurité nationale, H.R. McMaster. Ce départ d'un haut responsable de l'administration serait le troisième en moins de deux semaines, après ceux du conseiller économique Gary Cohn et du chef de la diplomatie Rex Tillerson.

Au Japon, la production industrielle a chuté de 6,8% en janvier sur un mois, une baisse plus marquée que ce qui avait été annoncé initialement (-6,6%). Ce recul, le plus important depuis le tsunami de 2011, est considéré par les économistes comme un "accident de parcours".

Toujours au chapitre macroéconomique, on attend en fin de matinée la 2e estimation de l'inflation en février dans la zone euro, ainsi que l'inflation en Italie et en Autriche. Dans l'après-midi suivront les mises en chantier de logements et la production industrielle aux Etats-Unis en février, ainsi que le moral des ménages (Uni Michigan) pour le mois de mars.

A 09h30, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 0,16% à 8865,21 points. Le Swiss Leader Index (SLI) se délestait de 0,17% à 1457,53 points et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,18% à 10'336,56 points. Parmi les 30 valeurs vedettes, 22 cédaient du terrain et huit en gagnaient.

Les poids lourds pharmaceutiques Roche (-0,4%) et Novartis (-0,2%) pesaient sur l'indice. Chugai, filiale japonaise de Roche, a conclu avec la maison-mère un accord de sous-licence pour la commercialisation exclusive d'un test pour tumeurs solides baptisé FoundationOne CDx et déposé une demande d'homologation auprès des autorités nippones.

Le troisième larron Nestlé (-0,03%) se maintenait juste en dessous de la ligne de flottaison.

Les bancaires évoluaient en ordre dispersé, Credit Suisse s'offrant 0,4%, alors qu'UBS reculait de 0,3%. Julius Bär (-0,7%) était relégué en queue de classement.

L'assureur Swiss Life (-0,2%) va investir avec son homologue espagnol Mapfre sur le marché immobilier français. Un fonds doté initialement de 150 mio EUR sera géré par Swiss Life, avec pour objectif une rentabilité annuelle d'environ 4% au cours des deux années à venir.

Après des indications avant-Bourse positives, Dufry (-1,7%) poursuivait la dégringolade de la veille. Le titre de l'exploitant de boutiques hors-taxes avait chuté de plus de 6% jeudi, après les doutes suscités par l'annonce d'un dividende dont le montant n'avait pas été spécifié.

Swatch (+0,2%) évoluait dans le vert. Mercredi, son patron Nick Hayek avait anticipé une croissance des ventes pour l'exercice en cours et fait état d'une forte demande pour les montres suisses, portée par la clientèle chinoise.

Son concurrent Richemont cédait 0,1%. Jeudi soir, la compagnie financière genevoise a annoncé la levée d'un emprunt de 3,75 mrd EUR destiné notamment à financer la reprise à 100% de la plateforme de vente en ligne Yoox Net-A-Porter, pour laquelle le groupe avait reçu le jour précédent le feu vert de l'autorité italienne des marchés financiers (Consob).

Sonova (+0,03%) parvenait tout juste à garder la tête hors de l'eau, malgré un relèvement de deux crans à "buy" de la recommandation et un rehaussement substantiel de l'objectif de cours par Kepler Cheuvreux, qui anticipe le lancement de nouveaux produits à forte rentabilité.

Sur le marché élargi, le spécialiste des peptides Bachem (-4,4%) a bouclé 2017 sur un bénéfice net en légère hausse, lesté par des effets de change négatifs "considérables". Si le chiffre d'affaires a été plus ou moins conforme aux projections, la rentabilité opérationnelle et nette ont manqué le coche.

Compagnie Financière Tradition (CFT, -0,5%) a vu ses résultats 2017 rognés par la réforme fiscale américaine et des effets de change.

buc/fr