Zurich (awp) - La Bourse suisse a encore perdu du terrain mardi. Après avoir ouvert fortement dans le rouge, le SMI s'est redressé et a même passé une partie de la matinée dans le vert, avant de reperdre son élan. Une tentative de redressement dans l'après-midi a fait long feu et l'indice a fini sous les 11'100 points, un peu au-dessus de son plus bas du jour.

La prudence reste de mise alors que nombre de banques centrales vont faire le point cette semaine sur leur politique monétaire, à commencer par la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi et la Banque nationale suisse et la Banque d'Angleterre jeudi.

Concernant la BNS, la majorité des économistes tablent sur une hausse de 25 points de base avant une pause dans le resserrement monétaire opéré depuis juin 2022 par l'institut d'émission.

A New York, Wall Street cédait aussi du terrain en matinée, toujours figée dans l'attente de la communication de la Fed mercredi, et indisposée par la montée des taux et des prix du pétrole.

"Le marché peine à trouver une direction avant la décision de la Fed demain", a expliqué Adam Sarhan, de 50 Park Investments. Les opérateurs tablent, quasi à l'unanimité, sur un statu quo de la Réserve fédérale mercredi, mais seront attentifs aux commentaires et prévisions des membres de l'institution.

En attendant, la place new-yorkaise observait avec anxiété les taux obligataires s'élever toujours plus haut. Le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans a encore frôlé mardi un sommet de 15 ans, à 4,3607% (contre 4,3618% fin août), après 4,30% la veille en clôture.

Patrick O'Hare, de Briefing.com, relevait également la nouvelle poussée du pétrole, désormais proches de ses plus hauts niveaux depuis un an, avec un baril de Brent de la mer du Nord qui n'est plus qu'à un souffle des 100 dollars.

"Ces mouvements sont dissuasifs pour les investisseurs, qui s'inquiètent de leurs conséquences pour la croissance et la consommation, qui sont interconnectés", a souligné l'analyste, dans une note.

En Suisse, le commerce extérieur a redressé la barre en août, grâce notamment à l'importante branche chimico-pharmaceutique, ainsi qu'à une tendance positive retrouvée dans l'horlogerie. Si les importations en provenance des pays voisins s'intensifient, les échanges avec l'Asie vacillent.

Le SMI a terminé en recul de 0,20% à 11'068,70 points, avec un plus bas à 11'036,45 en fin de séance et un plus haut à 11'121,67 en matinée. Le SLI a cédé 0,32% à 1733,0 points et le SPI 0,25% à 14'514,99 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 20 ont reculé, 9 avancé et Swisscom a fini stable.

Partners Group (+2,1%) précède Lonza (+1,4%) et les assureurs Swiss Life et Swiss Re (chacun +1,1%) sur le podium.

Partners Group a finalisé, pour un montant non divulgué, la monétisation de la participation de 45% prise en 2018 pour le compte de clients dans un parc éolien au large des Pays-Bas.

Lonza a regagné un peu de terrain après le plongeon de près de 15% de la veille dans le sillage de l'annonce du départ surprise de son patron Pierre-Alain Ruffieux "d'un commun accord" à fin septembre. Jusqu'à la nomination de son successeur, le président du conseil d'administration Albert Baehny assumera ses fonctions à titre intérimaire. Les analystes parlent de rebond technique.

L'annonce de la décision de Moderna de mettre un terme prochainement à la production du vaccin anti-Covid sur le site viègeois de Lonza n'a pas eu d'effet sur le cours de l'action.

SGS (-3,4%) a fini lanterne rouge, derrière Straumann (-2,2%) et Richemont (-1,8).

Swatch (-1,0%) a également perdu quelques plumes. Les exportations horlogères se sont améliorées de 4% à 1,8 milliard de francs suisses en août. Entre janvier et août, elles ont progressé de 9,2% à 17,3 milliards de francs suisses, selon la Fédération horlogère suisse (FH) qui note que l'évolution d'août confirme la normalisation de la croissance attendue au second semestre.

Dans le camp des poids lourds, Novartis (-0,02%) a fini près de l'équilibre. Nestlé (-0,1%) et Roche (bon de jouissance -0,4%, porteur -0,3%) ont cédé un peu de terrain.

Novartis a mis un terme à une seconde collaboration avec le laboratoire chinois Beigene, renonçant aux droits de commercialisation mondiaux sur l'anticancéreux tislélizumab pour lesquels le groupe avait réglé un versement initial de 650 millions de dollars début 2021 (583 millions de francs suisses à l'époque).

Sur le marché élargi, Zehnder (-1,7%) a annoncé la fin de son programme de rachat d'actions, qui lui a permis de mettre la main sur environ 5% des actions nominatives en circulation, pour un montant total d'environ 34,4 millions de francs suisses. Les titres doivent être annulés.

rp/vj