Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note positive mercredi au lendemain d'un net repli. Le SMI a ouvert dans le rouge et y est resté durant presque toute la journée, oscillant plus ou moins entre les barres des 11'700 et 11'800 points. Dans le sillage de Wall Street, il s'est repris sur la fin et a terminé en vert un peu sous la barre des 11'900 points.

A New York, Wall Street opérait un rebond en matinée, après des déclarations jugées modérées par le président de la Réserve fédérale américaine Jerome Powell. Le banquier central le plus suivi au monde a confirmé que la Fed remonterait bien son taux directeur à l'issue de sa prochaine réunion, les 15 et 16 mars.

Pour Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services, cité par l'AFP, "la chose positive pour les marchés" tient à la perspective, énoncée par Jerome Powell, d'une réduction en douceur du bilan de la Fed, une phase qui inquiétait les investisseurs peut-être plus encore que la hausse des taux.

"Cela montre qu'ils ne vont pas avoir une politique trop dure qui serait négative pour les marchés", a expliqué le gérant. "C'est un signe de prudence en se rendant compte que les marchés sont extrêmement fragiles" avec, en toile de fond, le conflit ukrainien.

Le SMI a fini en hausse de 0,08% à 11'871,59 points, avec un plus haut à 11'906,75 points et un plus bas à 11'668,96 points. Le SLI a gagné 0,27% à 1877,49 points et le SPI 0,10% à 15'034,27 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 20 ont fini en vert et dix dans le rouge.

Le podium du jour se compose de la volatile AMS Osram (+2,3%), Adecco (+2,1%) et Holcim (+2,0%).

Le logisticien de Schindellegi Kühne+Nagel (+1,9%) s'est bien ressaisi l'année dernière, profitant d'une forte demande causée par les goulets d'étranglement dans les chaînes d'approvisionnement. L'éclatement du conflit en Ukraine incite le groupe à la prudence, bien que les affaires en Russie ne couvrent qu'une petite partie des recettes totales.

Les bancaires Credit Suisse (+1,0%), Julius Bär (+0,8%) et UBS (+0,5%) ont toutes fini dans le vert.

La banque aux deux voiles, qui a refusé de commenter, aurait demandé à des investisseurs de détruire des documents liés à des crédits octroyés à de richissimes ressortissants russes, afin que ces derniers puissent acquérir yachts de luxe ou jets privés, selon un article publié par le journal Financial Times.

Dans le camp des poids lourds, Novartis (+0,6%) a soutenu l'indice, alors que Nestlé (-0,3%) et Roche (-1,1%, 2ème moins bonne performance du jour) ont pesé.

Givaudan (-2,0%) a fini lanterne rouge, derrière Roche et SGS (-0,9%).

Au lendemain de ses résultats, Swiss Life (-0,5%) a fait l'objet de divers commentaires d'analystes qui ont tous relevé l'objectif de cours avec des recommandations entre "neutre" et "acheter". L'analyste de Berenberg a notamment relevé que l'assureur-vie a décoiffé les attentes dans tous les domaines importants, que ce soit dans les revenus des commissions, le niveau de liquidités ou encore la rémunération des actionnaires.

Sur le marché élargi, Georg Fischer (+3,4%) a vu ses affaires rebondir en 2021. Le bénéfice a presque doublé à 214 millions de francs suisses. Les actionnaires se verront proposer un dividende de 20,00 francs suisses par action, contre 15,00 francs suisses au titre de 2020. Le conseil d'administration proposera en outre un split de l'action, dans un rapport d'une ancienne pour vingt nouvelles.

Bucher Industrie (+0,9%) a confirmé les bons résultats pressentis fin janvier avec la publication de ses chiffres de ventes. La rentabilité tant opérationnelle que nette a dépassé les attentes de la communauté financière et les actionnaires se verront proposer un dividende rehaussé de près de moitié à 9,50 francs suisses par action au titre de l'exercice écoulé.

Orior (-0,4%) a enregistré des résultats en hausse en 2021. Le zurichois anticipe une solide croissance cette année, portée par le redressement du segment service-alimentaire et la restauration de voyage. Le conseil d'administration proposera un dividende de 2,40 francs suisses, après 2,33 francs suisses pour l'exercice 2020.

Au terme d'un exercice 2021 compliqué, l'équipementier automobile Autoneum (-0,7%) a vu ses activités rebondir et a dépassé ses objectifs l'année dernière. Le groupe winterthourois a dégagé un bénéfice net de 30,1 millions de francs suisses, à comparer à une perte de 10,7 millions en 2020. Le conseil d'administration propose le versement d'un dividende de 1,50 franc par titre. Les actionnaires n'avaient pas perçu de rémunération l'année dernière.

Le fabricant de solutions de fixation Bossard (-4,4%) a dégagé l'an dernier un bénéfice net de 98,0 millions de francs suisses, en hausse de pratiquement 45%. L'industriel zougois confirme ainsi l'accélération de sa rentabilité plus que proportionnelle à celle de ses revenus déjà dévoilée mi-janvier.

rp/al