Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé dans le rouge mercredi. Après une ouverture négative, le SMI est rapidement repassé dans le vert et a refranchi la barre des 11'300 points, avant de replonger sous ce niveau dans le sillage de Wall Street, passant même sous 11'200 points à son plus bas du jour.

A New York, Wall Street cédait du terrain en matinée après des indicateurs économiques pour la Chine témoignant d'une reprise économique plus lente qu'espéré, tandis que le risque de défaut de paiement des Etats-Unis n'est pas encore totalement écarté.

"Le Dow Jones est en train de terminer son pire mois depuis février, tandis que le S&P 500 et le Nasdaq devraient être positifs pour le troisième mois d'affilée", a commenté Art Hogan de B. Riley Wealth Management.

Le feuilleton du relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis continue d'être au centre des intérêts des investisseurs. Le projet d'accord scellé samedi entre la Maison Blanche et le président de la Chambre Kevin McCarthy a passé le cap d'une approbation en commission mardi soir et attend le feu vert de la Chambre mercredi soir.

En Suisse, les chiffres d'affaires du commerce de détail ont reculé de 1,3% en rythme annuel au mois d'avril. Corrigés des variations saisonnières (CVS), le repli s'inscrit à 2,0% par rapport au mois précédent.

Le SMI a terminé en recul de 0,57% à 11'217,89 points, avec un plus bas à 11'194,94 points et un plus haut à 11'348,23 points. Le SLI a cédé 0,69% à 1751,48 points et le SPI a abandonné 0,59% à 14'788,51 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 24 ont reculé et six avancé.

Recherchées la veille, les valeurs du luxe Swatch (-5,2%) et Richemont (-3,9%) ont reculé le plus fortement avec Adecco (-2,7%).

Les deux groupes du luxe sont très exposés à la Chine et ils ont souffert des difficultés de la deuxième économie mondiale à redémarrer après la levée des restrictions sanitaires liées au Covid-19. Par ailleurs, Barclays a relevé l'objectif de cours de Richemont et confirmé "overweight". Le genevois reste la valeur préférée de l'analyste dans le secteur, notamment en raison de sa forte position sur le marché de la joaillerie.

Les bancaires Credit Suisse (-2,6%), UBS (-1,9%) et Julius Bär (-0,8%) n'ont pas échappé à la tendance.

La banque aux deux voiles a été informée le 1er mai par la Bourse de New York que son action n'était plus en conformité avec les exigences de prix minimum, une condition qui doit être remplie si une entreprise veut maintenir sa cotation. Le NYSE exige en effet un prix de clôture moyen d'au moins 1 dollar sur les derniers trente jours de cotation, or depuis fin mars, le titre de la banque aux deux voiles vaut nettement moins.

L'institut, en voie d'absorption par son concurrent UBS, fait toujours face à une vague de départs de ses salariés, peu rassurés par le processus d'intégration. Le groupe bancaire enregistre chaque semaine entre 150 et 200 départs, a indiqué à l'agence AWP une source anonyme proche du dossier.

Côté gagnants, le podium du jour se compose de Temenos (+1,3%), Swisscom (+0,6%) et Lonza (+0,5%).

Les poids lourds Novartis (+0,2%) et Roche (+0,1%) ont soutenu l'indice, alors que Nestlé (-0,4%) a viré au rouge dans l'après-midi.

La veille, l'action du géant veveysan avait fini lanterne rouge dans le sillage de l'annonce du départ de son directeur des finances François-Xavier Roger, appelé il y a quelque jours à rejoindre le conseil d'administration de Sandoz, filiale de Novartis en voie d'autonomisation. Pour lui succéder, le conseil d'administration a nommé Anna Manz, actuellement responsable des finances de la Bourse de Londres.

Au niveau du marché élargi, Dottikon (+3,6%) a enregistré sur son exercice décalé 2022/23, clos fin mars, une vive poussée de croissance assortie d'une amélioration de sa rentabilité. Le chimiste argovien spécialiste des réactions hasardeuses préfère injecter ses liquidités dans ses capacités matérielles et humaines que dans une rémunération de l'actionnariat, qui se passeront donc de dividende.

Accelleron (-0,1%) renforce ses activités dans les moteurs marins et autres systèmes d'entraînement lourds avec l'acquisition pour un montant supérieur à 10 millions d'euros d'Officine Meccaniche Torino (OMT), un spécialiste des systèmes d'injection établi à Turin.

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