Zurich (awp) - Après trois séances de replis sur fond de crise bancaire et de l'annonce du rachat de Credit Suisse par UBS en fin de semaine passée, la Bourse suisse a repris du poil de la bête et a terminé sur une note nettement positive lundi. Le SMI a oscillé autour des 10'800 points, finissant tout près de son plus haut du jour, au-dessus de ce niveau.

"Aujourd'hui, il semble que la crise bancaire soit davantage une crise de confiance qu'une panique fondée sur des faits, comme ce fut le cas en 2007 lorsque les banques avaient réellement un tas d'actifs toxiques dans leurs bilans", a commenté Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote.

A New York, Wall Street gagnait du terrain en matinée, encouragée par l'annonce de l'acquisition d'actifs de la banque en faillite Silicon Valley Bank par une autre banque régionale américaine, First Citizens, vue comme une nouvelle étape de sortie de crise du secteur.

Durant la nuit de dimanche à lundi, l'Agence américaine de garantie des dépôts (FDIC) a indiqué que cet établissement, dont le siège est situé à Raleigh (Caroline du Nord), allait reprendre l'intégralité des dépôts et du portefeuille de prêts de Silicon Valley Bank (SVB).

"En période de crise bancaire, vous abordez le weekend inquiet d'en voir une autre tomber", a expliqué Art Hogan de B. Riley Wealth Management, au sujet des banques. "Il y a le risque de voir un nouveau nom s'ajouter à la liste ou la possibilité qu'une banque trouve un acquéreur. C'est ce dernier scénario qui s'est concrétisé et c'est vu comme une bonne nouvelle."

En Suisse, les experts sondés par le KOF tablent désormais sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) réel de 0,8% en 2023, contre 0,7% en décembre dernier. L'année prochaine comme dans cinq ans, elle devrait atteindre 1,6%.

Le SMI a terminé en hausse de 1,43% à 10'786,22 points, avec un plus haut à 10'817,72 et un plus bas à 10'722,97. Le SLI a gagné 1,17% à 1699,96 points et le SPI 1,29% à 14'117,94 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 24 ont progressé, 5 reculé et SGS a fini inchangé.

Julius Bär (-1,9%) a terminé lanterne rouge, derrière ABB (-1,2% ou 36 centimes, hors dividende de 84 centimes), Givaudan (-1,0% ou 30 francs suisses, hors dividende de 40 francs suisses), Roche (-0,6%) et Nestlé (-0,1%).

Credit Suisse (+0,5%) et UBS (+1,1%) ont terminé dans le gros du peloton des gagnants

Le flux ininterrompu de nouvelles autour d'une fusion contestée à de multiples égards se poursuivait. Dernière en date, la démission pour des "raisons personnelles" du président de la Saudi National Bank (SNB), actionnaire principal du numéro deux bancaire helvétique depuis l'automne dernier, dont les propos avaient accéléré le plongeon boursier de Credit Suisse il y a une dizaine de jours.

Dans les colonnes du Temps, le patron de Julius Bär Philipp Rickenbacher a estimé que la débâcle de la banque aux deux voiles et son rachat forcé par son homologue aux trois clés ne change "fondamentalement" rien dans la position et la force de la place financière suisse.

Barclays a rétrogradé Roche à "equal weight" et "overweight". Selon l'analyste, le géant bâlois se trouve toujours dans une "phase de transition". L'experte pense que les investisseurs veulent voir davantage d'éléments avant que leurs sentiments ne s'améliorent.

A l'autre bout du classement, Novartis (+7,7%) précède Temenos (+2,6%) et Alcon (+2,2%) sur le podium.

Novartis a annoncé un succès d'étude pour son anticancéreux Kisqali (ribociclib) en complément d'une thérapie endocrinienne contre une forme de cancer du sein à un stade précoce. Dans la foulée, Vontobel a relevé son objectif de cours et confirmé "buy". L'analyste juge que ces résultats positifs représentent une étape importante dans les efforts du groupe pour étendre les bénéfices de Kisqali aux patientes atteintes d'un cancer du sein en stade précoce.

Temenos a décroché un contrat en Thaïlande auprès de Kiatnakin Phatra Securities, dont les contours financiers n'ont pas été dévoilés.

Sur le marché élargi, Calida (-2,1%) a annoncé le départ de son directeur général (CEO), Timo Schmidt-Eisenhart, ainsi que plusieurs remaniements au sein de son conseil d'administration. Felix Sulzberger, CEO du groupe de 2001 à 2016, devrait succéder à Hans-Kristian Hoejsgaard à la présidence. La Banque cantonale de Zurich (ZKB) a abaissé sa recommandation à "pondérer au marché".

La valeur du portefeuille et les revenus locatifs d'Epic Suisse (+2,2%) ont augmenté l'an dernier, mais la rentabilité a été pénalisée par une forte baisse du résultat des revalorisations. Les actionnaires recevront un dividende de 3,00 francs suisses par action.

rp/ol