Zurich (awp) - La Bourse suisse s'est encore accordée une pause jeudi et le SMI a terminé un peu en dessous de la barre des 9400 points. La saison des résultats a connu un pic avec, pour les blue chips, les chiffres d'ABB et Adecco.

A New York, Wall Street reculait légèrement en matinée, dans le sillage de données économiques chinoises et américaines contrastées. L'activité manufacturière en Chine est tombée en février à son plus bas niveau en trois ans, selon un indice officiel qui a confirmé le ralentissement de la deuxième économie mondiale aux prises avec une offensive commerciale des Etats-Unis.

Les demandes hebdomadaires d'allocations chômage américaines se sont quant à elles inscrites en progression. Ces deux indicateurs ont quelque peu éclipsé la publication de la croissance américaine pour le quatrième trimestre et l'ensemble de l'année, à 2,9% pour 2018, au plus haut depuis 2015, de quoi réfuter que l'économie US est au bord de la récession, a commenté Patrick O'Hare de Briefing.

Le SMI a fini en recul de 0,25% à 9388,94 points, avec un plus bas à 9345,59 et un plus haut à 9407,46. Le SLI a cédé 0,23% à 1448,18 points et le SPI 0,17% à 10'964,46 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 14 ont reculé et 16 avancé.

Le trio des plus gros perdants se compose de Lonza (-3,8%), Adecco (-3,3%) et ABB (-2,4%).

Le géant du travail temporaire a souffert en fin d'année des turbulences sur le marché du travail en Allemagne, notamment celles qui frappent le secteur automobile. Il a dû inscrire une dépréciation inattendue de 270 millions d'euros qui a fait plonger le quatrième trimestre dans les chiffres rouges.

Conséquence notamment des charges liées à la reprise de GE Industrial Solutions (GEIS), ABB a vu sa rentabilité chuter au 4e trimestre 2018. Malgré des ventes et des commandes en hausse, le bénéfice net du géant zurichois de l'électrotechnique a chuté en un an de 19% à 317 millions de dollars. Dans la foulée des chiffres, LBBW a rétrogradé le titre à "conserver" et a raboté l'objectif de cours.

Du côté des gagnants, le podium se compose de Julius Bär (+1,8%), Swiss Life (+0,9%) et Partners Group (+0,8%).

UBS a pris 0,5% et Credit Suisse 0,1%. Peter Derendinger sera nommé le 1er mars nouveau président du conseil d'administration de Credit Suisse (Suisse) et Patrizia Pesenti, membre de la structure depuis 2017, sera désignée vice-présidente.

Dans le camp des poids lourds, Nestlé (+0,3%) a permis à l'indice de limiter la casse, Novartis (-0,4%) et Roche (-0,3%) n'ont pas échappé à la tendance. L'assemblée générale de Novartis a accepté toutes les propositions du conseil d'administration. Le géant pharmaceutique rhénan a notamment obtenu leur aval pour son projet d'autonomisation de l'actuelle division ophtalmique Alcon, destinée à être cotée à Zurich et à New York.

Swisscom (-0,3%) a aussi lâché du lest, au lendemain de l'annonce du rachat d'UPC Suisse par Sunrise (-8,5%) pour 6,3 milliards de francs suisses, une opération qui doit donner naissance à un prestataire majeur de l'offre combinée incluant la téléphonie mobile, le réseau fixe, Internet et la télévision.

Sur le marché élargi, le transformateur laitier Emmi (+1,1%) a vu son bénéfice bondir de près de moitié (+44,4%) à 233,3 millions de francs suisses, dopé par la vente d'une participation minoritaire. Ajusté de cet effet unique, le résultat n'en a pas moins progressé de 8,6% à 175,5 millions.

Panalpina (+2,1%) a publié des résultats largement conformes aux attentes. La direction est restée muette sur le mouvement de concentration dont le groupe constitue le centre. Selon certains, l'actionnaire de référence, la fondation Ernst Göhner, est loin de s'avouer vaincu et pourrait vivement critiquer la tentative d'achat par le scandinave DSV lors de l'assemblée générale du 9 mai.

Swiss Prime Site (+0,7%) a fait état d'une performance annuelle largement attendue. Gurit (+0,2%) n'a pas tout à fait dégagé la rentabilité escomptée par les marchés. Intershop (+2,6%) a multiplié ses gains par plus de trois. La Banque cantonale de Bâle (-1,6%) a pourtant fait état d'une amélioration de son résultat d'exploitation.

Evolva (+6,1%) n'est toujours pas sorti du tunnel, mais a sensiblement réduit ses pertes l'an dernier.

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