Zurich (awp) - Plombée par le regain des craintes de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine à l'instar des autres marchés internationaux, la Bourse suisse a terminé sur une note nettement négative mardi. Le SMI a inscrit un nouveau plus bas de l'année en cours de séance. Il s'est quelque peu redressé sur la fin.

A New York, Wall Street reculait nettement en début de séance, touchée elle de plein fouet par la nouvelle montée de tensions entre Washington et Pékin. "En menaçant d'imposer des taxes de 10% sur 200 milliards de dollars supplémentaires d'importations chinoises, le président Donald Trump a vraiment avivé le conflit entre les deux pays", ont souligné les analystes de Oxford Economics.

Dans la mesure où la Chine a aussi promis de riposter aux dernières menaces des Etats-Unis, "si une telle escalade se matérialise, elle aurait un impact économique significatif sur la Chine, les Etats-Unis, et le reste du monde au moment où l'économie de la planète est déjà sensible", ont relevé les analystes.

"En principe il y a encore de l'espace pour des négociations et on ne peut pas exclure que les choses s'apaisent au cours des prochaines semaines", ont-ils ajouté. "Mais les positions des uns et des autres semblent se durcir."

Dans tous les cas, "cette approche protectionniste met les investisseurs à l'épreuve, et ces derniers ont pour l'instant eu tendance à réduire leur exposition au risque", a remarqué Patrick O'Hare de Briefing.

Sur le front économique, les mises en chantier de logements aux Etats-Unis ont fortement rebondi en mai, dépassant les prévisions des analystes et atteignant leur plus haut niveau depuis onze ans, à 1,350 million.

En Suisse, les analystes du Seco ont confirmé leurs prévisions de croissance pour l'année en cours (+2,4%) et la suivante (+2,0%). Leurs confrères de Credit Suisse leur ont emboîté le pas, avec des prédictions respectives à +2,2% et +1,7%.

Le SMI a fini en recul de 0,66% à 8463,41 points, avec un plus bas du jour et de l'année à 8424,04 points et un plus haut à 8471,87. Le SLI a cédé 1,04% à 1411,86 points et le SPI 0,75% à 10'181,39 points. Sur les trente valeurs vedettes, quatre seulement ont fini en vert.

La volatile Aryzta (+8,5%) a fait la meilleure performance, devant les poids lourds Roche (+0,5%) et Nestlé (+0,4%).

Roche va débourser 2,4 milliards de dollars pour racheter l'intégralité du capital de Foundation Medicine, coté sur le Nasdaq. La transaction, approuvée par les conseils d'administration des deux entreprises, doit être finalisée d'ici la fin de l'année en cours.

JPMorgan a raboté l'objectif de cours de Nestlé, mais a maintenu sa recommandation d'achat, estimant que le colosse alimentaire reste bien positionné pour se développer mieux que le marché.

Novartis (-0,6%) n'a pas échappé à la tendance générale.

JPMorgan a relevé l'objectif de cours pour Givaudan (-1,9%), saluant l'excellente position pour profiter de la croissance défensive du secteur et les investissements élevés en recherche et développement.

Berenberg a repris la couverture de Swiss Re (-0,6%) à "hold". Des vents contraires concernant la formation des prix devraient aussi souffler lors de l'année 2018, estime l'analyste.

Aux bancaires, Credit Suisse (-0,4%) a mieux résisté qu'UBS (-0,6%) et Julius Bär (-1,1%). Independent Research a abaissé l'objectif de cours d'UBS et a confirmé "acheter".

Les trois plus gros perdants sont Swatch (-4,2%), Sika (-4,0%) et Richemont (-3,7%).

Sur le marché élargi, l'aciériste Schmolz+Bickenbach (-1,3%) a placé avec succès l'emprunt de 150 millions d'euros émis par sa filiale luxembourgeoise.

Kuros Biosciences (-1,5%) va présenter les résultats d'une étude clinique sur les effets de l'implantation d'un substitut osseux dans la colonne vertébrale pour soigner les douleurs au dos et aux jambes.

rp/lk