Zurich (awp) - En sérieux manque d'impulsions, à tout le moins sur le front des nouvelles d'entreprises, la Bourse suisse restait indécise à l'approche de la mi-journée vendredi, le SMI ayant viré dans le rouge. A la veille du week-end, alors que Wall Street n'ouvrira que pour une demi-journée au lendemain de la fermeture pour la fête de Thanksgiving, les investisseurs ne devraient guère se laisser aller à une quelconque prise de risque.

Les investisseurs continuent de digérer la publication mercredi du procès-verbal de la Réserve fédérale américaine (Fed), considéré comme plutôt "dovish", observe John Plassard, de Mirabaud Banque. Concernant le moment où la Fed va baisser ses taux cette fois-ci, il semble que le consensus parie maintenant sur 2024, poursuit l'expert. "Concrètement cela voudrait dire que la Fed arrêtera de monter ses taux en mai ou juin de l'année prochaine et fera une pause de six à sept mois".

En matière de nouvelles macroéconomiques, le produit intérieur brut (PIB) de l'Allemagne a progressé de 0,4% au troisième trimestre, 0,1 point de plus qu'annoncé initialement. Toujours outre-Rhin, le moral des consommateurs devrait connaître une légère hausse en décembre, grâce au plan d'aide massif du gouvernement contre l'inflation qui pourrait jouer un rôle d'amortisseur pour les ménages, selon le baromètre GFK.

En France, le moral des ménages s'est très légèrement amélioré en novembre en France, mais reste largement en dessous de sa moyenne de longue période. L'indicateur progresse d'un point par rapport à octobre pour s'établir à 83, soit 17 points en dessous de son niveau moyen entre 1987 et 2021, qui était de 100.

Quant au marché de l'emploi non agricole helvétique, il a encore progressé en Suisse entre juillet et fin septembre, mesuré à l'aune du nombre de places de travail. L'emploi total s'est enrobé de 0,2% en glissement trimestriel et de 2,2% sur un an, pour représenter 5,362 millions de postes. La progression s'est révélée plus marquée dans les services, avec une hausse de 2,3% à 4,241 millions d'emplois, quand le secteur secondaire a affiché un gain de 2,0% à 1,122 million de places.

Après un début de séance poussif, soit une infime progression de 0,08%, le SMI s'enhardissait quelque peu dans les premiers échanges, avant de fléchir et de passer une première fois dans le rouge peu avant 10h00. Après un léger et bref sursaut, l'indice phare sombrait à nouveau notant vers 10h50 à 11'151,91 points, soit un léger repli de 0,06%. Le SLI se montrait plus timoré, cédant 0,22% à 1712,27,15 points, alors que l'indicateur élargi SPI lâchait 0,11% à 14'272,49 points.

Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index (SLI), dix-huit perdaient du terrain et seules sept en gagnaient, alors que cinq, dont les deux poids lourds Nestlé et Novartis, faisaient du surplace. En haut de tableau, la troisième des plus grosses capitalisations helvétiques, Roche (+0,8%), s'échappait seule en tête, devant le bon de participation Schindler (+0,4%) et Holcim (+0,4%).

En bas de tableau, SGS (-2,2%) conservait la lanterne rouge, Goldman Sachs ayant abaissé l'objectif de cours de SGS à 2110 francs suisses, contre 2165 francs suisses précédemment, alors que la recommandation est maintenue à "sell". Barclays a pour sa part dégradé de deux crans la recommandation du titre du spécialiste genevois de l'inspection et de la certification à "underweight", contre "overweight" précédemment.

Credit Suisse (-1,9%) se rapprochait du dernier rang, le titre de la banque aux deux voiles ayant atteint un plus bas historique à 3,400 francs suisses. Saudi National Bank (SNB) détient désormais près de 10% du numéro deux bancaire helvétique suite à la première hausse de capital validée mercredi par une assemblée générale extraordinaire afin de renflouer les liquidités de l'établissement en difficulté.

Secoué par les nouveaux confinements intervenus en Chine, notamment à Zhengzhou dans iPhone City, laquelle abrite un site du sous-traitant taïwanais d'Apple Foxconn, AMS-Osram plongeait de 1,7%. Eux aussi sensibles aux évolutions intervenant dans l'Empire du Milieu, l'horloger biennois Swatch Group (-1,5%) et son concurrent genevois dans le luxe Richemont (-1,2%) étaient également à la peine.

Sur le marché élargi, Helvetia fléchissait de 0,3%. Parmi les très rares nouvelles d'entreprises du début de matinée, l'assureur saint-gallois a fait part de la finalisation la vente de sa participation dans l'espagnol Sa Nostra Vida à Caixabank pour un montant de 262 millions d'euros. Cette transaction réalisée par l'intermédiaire de la filiale Caser a généré pour cette dernière un bénéfice à deux chiffres en millions.

Ypsomed abandonnait 0,6%. Le producteur bernois de dispositifs d'injection et de gestion du diabète a obtenu du régulateur allemand l'autorisation pour l'adjonction d'un capteur de son homologue chicagolais Abott pour le dosage automatisé de l'insuline à son propre système Mylife Ypsopump.

Kardex (-1,4%) va devoir se trouver un nouveau patron. Le titulaire Jens Fankhänel a décidé de quitter la direction générale du spécialiste des solutions de stockage automatisées à fin février 2023 pour relever "un nouveau défi professionnel", selon la formule consacrée.

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