Zurich (awp) - La Bourse suisse ne savait toujours pas sur quel pied danser à l'approche de la mi-journée, tiraillée entre des données mitigées sur le plan conjoncturel, monétaire et géopolitique. Après une ouverture en léger repli, son indice phare SMI a perdu du terrain avant de revenir à l'équilibre.

Mercredi, le conseil des gouverneurs de la BCE a décidé de laisser inchangés ses taux directeurs et de les maintenir bas au moins jusqu'à la fin de l'année.

La majorité des membres de la Fed ont eux aussi jugé que les perspectives de l'économie américaine et les risques, notamment liés à l'international, justifiaient de laisser les taux d'intérêt inchangés jusqu'à la fin de l'année.

"Les marchés actions européens ont suivi les gains de la veille dans un contexte assez favorable - le risque vient avec la saison des résultats américains et ce qui inquiète, ce sont les ventes qui en découlent", commentent les analystes de CMC Markets.

Sur le dossier du Brexit, les dirigeants européens et Theresa May sont tombés d'accord dans la nuit de mercredi à jeudi pour un report pouvant aller jusqu'au 31 octobre, écartant provisoirement le spectre d'une séparation brutale, à l'issue d'un sommet tendu à Bruxelles.

Le compromis est intervenu à la veille de la date butoir pour le retrait britannique décidée au cours d'un précédent sommet. Les débats ont jeté une lumière crue sur les dissensions au sein de l'Union Européenne (UE) entre les partisans d'un court report emmenés par la France et les défenseurs d'un délai plus long.

Sur le plan macro-économique, l'inflation a ressurgi en Chine au mois de mars, laissant présager un début de retournement de conjoncture dans la deuxième économie mondiale.

En Allemagne et en France, le taux d'inflation a bel et bien ralenti au mois de mars à respectivement 1,3% et 1,1%, loin de l'objectif proche de 2% visé par la Banque centrale européenne (BCE).

Sur le coup de 11h00, le Swiss Market Index (SMI) grignotait 0,04% à 9560,4 points, son plus haut du jour, après avoir chuté près des 9520 points. Le Swiss Leader Index (SLI) grappillait lui aussi 0,04% à 1475,58 points et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) 0,07% à 11'417,17 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 18 gagnaient du terrain, 11 en cédaient et Givaudan jouait les équilibristes.

Toujours en tête des échanges, la porteur Swatch s'offrait 1,5%, devant Adecco (+1,1%) et Vifor (+0,9%), sans nouvelle particulière.

Sandoz, la filiale de médicaments génériques de Novartis (+0,7%), a conclu un accord de commercialisation avec le japonais Shionogi pour vendre un de ses traitements dans plusieurs pays européens.

L'objectif de cours de Temenos (+0,8%) a été relevé par Deutsche Bank, qui a ajusté ses estimations suite à sa journée annuelle organisée par le développeur genevois à l'attention des utilisateurs et partenaires.

LafargeHolcim (+0,2%) a vu son objectif de cours rehaussé par UBS, qui invite cependant toujours à se défaire du titre.

Goldman Sachs a relevé son objectif de cours pour le bon de jouissance Roche (-0,1%) et confirme sa recommandation d'achat du titre, anticipant une croissance des recettes dans les deux divisions de la multinationale rhénane.

Le troisième poids lourd Nestlé (-0,3%) a vu son objectif de cours raboté par Morgan Stanley, qui campe sur "overweight", estimant que le partenariat avec Starbucks peut constituer un moteur de croissance important.

La volatile AMS (-1,8%) avait ravi la lanterne rouge à Alcon (-1,1%), deux jours après son entrée en Bourse. Société Générale a entamé la couverture du titre avec une recommandation d'achat (buy), alors que Vontobel invite au contraire à se désengager (reduce).

Egalement dans le wagon de queue, Sika (-0,4% ou 0,55 franc) pouvait se prévaloir d'un traitement hors dividende de 2,05 francs suisses. Le chimiste du bâtiment a vu son objectif de cours légèrement relevé par Credit Suisse, qui considère toujours le titre comme une des valeurs les plus alléchantes du secteur industriel helvétique.

Sur le marché élargi, le chocolatier industriel Barry Callebaut s'enrobait de 3,2% après une performance financière en progression au premier semestre de son exercice décalé 2018/19 (clos fin février).

Romande Energie (-0,9%) a vu son chiffre d'affaires et sa marge opérationnelle progresser en 2018, mais se retrouve avec un bénéfice net amputé de moitié en raison d'une base de comparaison défavorable.

Poenina (-0,4%) a enregistré un bond de près d'un tiers de ses ventes annuelles à la faveur d'une acquisition. Fort d'un bénéfice en hausse de 8% le spécialiste des techniques du bâtiment proposera à ses actionnaires une modeste hausse du dividende.

buc/op/jh