Zurich (awp) - La Bourse suisse hésitait sur la direction à prendre vendredi à l'approche de la mi-journé. En ce jour dit des "quatre sorcières" (grande échéance eurex) les investisseurs restaient sur la retenue tiraillés entre des statistiques chinoises décevantes, des incertitudes liées à la guerre commerciale et un vote du Parlement britannique favorable à un report du Brexit. UBS subissait l'ire boursière après la révision de ses résultats 2018 à la baisse.

Jeudi, Donald Trump a de nouveau exprimé devant les journalistes son optimisme sur un futur accord commercial avec la Chine, précisant s'attendre à une décision d'ici trois à quatre semaines.

De son côté, le parlement chinois a adopté a une très large majorité - 2929 voix pour, huit contre et huit abstentions - une loi censée garantir un traitement équitable aux investisseurs étrangers, en réponse aux pressions commerciales des Etats-Unis. Le texte a cependant d'ores et déjà été critiqué par les chambres de commerce européenne et américaine.

A deux semaines de l'échéance initiale du Brexit, les députés britanniques ont voté le report de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE). Ce dernier n'est pas encore formellement acté, les 27 autres pays devant encore se prononcer unanimement en faveur d'une prolongation de l'article 50, qui prévoyait en principe le départ du Royaume-Uni de l'UE le 29 mars.

La Banque du Japon (BoJ), qui a réaffirmé sa politique monétaire ultra-accommodante, a assombri son diagnostic économique face au ralentissement de la conjoncture mondiale.

A 10h40, le Swiss Market Index (SMI) cédait 0,15% à 9467,40 points, après avoir frôlé la barre des 9500 points en début de séance. Le Swiss Leader Index (SLI) faisait du surplace à 1461,44 points et l'indice élargi Swiss Performance Index reculait de 0,14% à 11'208,19 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 20 gagnaient du terrain et neuf en cédaient, Vifor restant entre deux eaux au lendemain de ses résultats.

UBS (-0,9%) tenait toujours la lanterne rouge, après la révision à la baisse de près de 400 millions à 4,52 milliards de dollars de son bénéfice net pour 2018, suite notamment à la constitution de nouvelles provisions à hauteur de 382 millions pour "litiges, adaptations réglementaires et facteurs similaires".

Les deux autres bancaires Credit Suisse (-0,5%) et Julius Bär (-0,1%) s'en sortaient un peu mieux.

Le géant pharmaceutique Roche (-0,6%) a obtenu du gendarme européen des médicaments une extension d'indication au pemphigus vulgaire pour le Mabthera (rituximab).

Son concurrent Novartis (+0,1%) a annoncé jeudi soir son intention d'examiner l'efficacité de l'Entresto (sacubitril/valsartan) dans le traitement de la cardiomyopathie chronique liée à la maladie de Chagas.

Le troisième pachyderme Nestlé (-0,7%) pesait de tout son poids sur le marché, sans nouvelle particulière.

Avec une avancée de plus de 2,8%, le spécialiste des boutiques hors-taxes Dufry dominait nettement les premiers échanges, au lendemain de résultats annuels solides, qui lui ont valu un relèvement de recommandation de la part de Baader Helvea, qui préconise désormais l'achat du titre.

Richemont (+1,2%) avait également le vent en poupe, après un relèvement d'objectif par DZ Bank, qui confirme sa recommandation d'achat du titre. L'analyste considère juste que la compagnie financière genevoise investisse dans les canaux de vente en ligne, mais cela risque de mettre les marges sous pression.

La porteur Swatch grappillait 0,1% au lendemain des déclarations de son patron Nick Hayek faisant état d'une demande robuste sur l'important marché chinois.

Sur le marché élargi, le producteur de puces de géolocalisation et de communication sans fil U-blox (+1,8%) a vu sa rentabilité plonger en 2018 et a passé un sérieux coup de rabot sur la rémunération proposée à ses actionnaires.

Le facilitateur de distribution DKSH (+0,1%) a signé avec l'américain Huntsman un accord de distribution en Inde de produits en polyuréthane destinés à l'industrie automobile.

La société pharmaceutique Polyphor (+5,5%) a bouclé 2018 sur une perte nette de 50,9 millions de francs suisses. La hausse des ventes ne suffit toujours pas à absorber les coûts de recherche et de développement.

Vaudoise Assurances (-0,4%) a désigné son directeur financier Jean-Daniel Laffely pour succéder en mai 2020 à Philippe Hebeisen à la tête de l'entreprise.

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