Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note nettement négative vendredi. Le SMI n'a pas réussi à se maintenir au-dessus de la barre des 9000 points. A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en début de séance. Les investisseurs s'inquiétaient à propos des relations commerciales des Etats-Unis et misaient sur la prudence à l'approche d'un long week-end.

Le marché hésite à prendre trop de risques "alors que se multiplient les incertitudes sur le commerce mondial". De plus, "les investisseurs sont sur la défensive avant le week-end de trois jours", lundi étant férié aux Etats-Unis, ont souligné les analystes de Charles Schwab.

Le représentant américain au Commerce (USTR) a remarqué dans un communiqué qu'Ottawa n'avait fait "aucune concession" dans le secteur agricole. Or l'administration Trump souhaiterait que le Canada abandonne notamment tout ou partie de son système de protection des producteurs de lait.

A cela s'ajoutent des signaux peu encourageants sur l'apaisement des tensions commerciales entre Washington et ses autres grands partenaires commerciaux. Selon l'agence Bloomberg, Donald Trump souhaiterait mettre en oeuvre une nouvelle salve de taxes douanières sur 200 milliards de dollars de produits chinois importés aux Etats-Unis "dès que se terminera la semaine prochaine la période de consultations publiques" sur ce sujet.

Le locataire de la Maison Blanche a également jugé lors d'un entretien avec l'agence que l'offre de l'Union européenne d'abandonner les tarifs douaniers sur les importations automobiles américaines n'était pas suffisante.

Le SMI a terminé en recul de 0,76% à 8973,56 points, avec un plus bas à 8964,71 points et un plus haut à 9012,08. Sur la semaine, l'indice a perdu 0,9% et, sur tout le mois d'août, il a abandonné 2,2%. Le SLI a cédé 0,82% à 1467,03 points vendredi et le SPI 0,60% à 10'740,34 points. Sur les 30 valeurs vedettes, trois seulement ont gagné du terrain.

Sonova (+2,6%) a tiré son épingle du jeu, après avoir annoncé le lancement d'un programme de rachat de ses propres actions, portant sur un montant total de 1,5 milliard de francs suisses. Le moment choisi pour l'annonce de ce programme a interpellé Vontobel, qui anticipe la publication de résultats moroses sur les six premiers mois de l'exercice 2018-19.

Derrière Sonova, on trouve Adecco et Nestlé (chacun +0,2%).

A l'opposée, la lanterne rouge du jour revient à Aryzta (-3,5%) suivi par Swatch (-3,3%), dont l'action a fait les frais d'un abaissement de recommandation et d'objectif de cours par UBS. Depuis le relèvement de recommandation l'année dernière, les marges se sont étoffées de près de 500 points de base, et la croissance se situe dans un pourcentage à deux chiffres. C'est déjà escompté dans le cours et l'analyste pense que l'horloger biennois devrait être confronté plutôt à des risques.

Richemont (-2,2%) a été entraîné dans le sillage de son concurrent.

LafargeHolcim (-2,4%) est le troisième plus gros perdant du jour. Le géant des matériaux de construction a souffert d'une rétrogradation par Merrill Lynch qui a aussi raboté l'objectif de cours. Entre l'évolution des devises dans les économies émergentes, la haute fragmentation du marché, les enquêtes liées aux activités en Syrie et la lente réduction de l'endettement, le groupe franco-suisses est confronté à de nombreux risques, a estimé l'analyste.

Logitech a cédé 0,7% après que Kepler Cheuvreux a abaissé la recommandation du spécialiste des périphériques informatiques, tout en relevant l'objectif de cours. La recommandation a été adaptée après la forte évolution du cours. Compte tenu de l'acquisition de Blue Microphones, les analystes ont relevé leurs estimations et ils pensent que le groupe valdo-californien va dépasser l'objectif EPS pour l'an prochain.

Les bancaires UBS (-1,0%) et Credit Suisse (-0,9%) ont, avec d'autres instituts étrangers obtenu un an de plus pour établir leur plans de liquidation ordonnée, ont décidé la Réserve fédérale (Fed) et l'agence fédérale FDIC jeudi à Washington. Le délai court désormais jusqu'au 1er juillet 2020, contre le 1er juillet 2019 auparavant.

A part Nestlé, Roche (-0,4%) et, surtout, Novartis (-1,4%) ont pesé sur l'indice.

Givaudan (-1,1%) n'a pas profité de deux nouvelles notes attribuées par Moody's et Standard & Poor's. Le premier a attribué la note "Baa1" et le second "A-".

Sur le marché élargi, Compagnie financière tradition (-0,5%), IVF Hartmann (inchangé), Zug Estates (inchangé) et Plazza (+0,9%) ont publié leurs chiffres semestriels.

PSP (-0,2%) a cédé un projet immobilier à Rheinfelden pour 16,7 millions de francs suisses.

La banque Valiant (+%) a nommé Ewald Burgener directeur général.

rp/vj