Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé dans le rouge mercredi, à l'image des principales autres places européennes. Le SMI, qui avait encore affiché un gain timide en début de séance, n'a plus connu ensuite qu'une direction, vers le bas. Il a fini près de la barre des 9300 points, évoluant dans une fourchette de plus de 250 points. L'impact de la pandémie du coronavirus se fait de plus en plus clair au niveau de la macroéconomie et cela incite les investisseurs à adopter le mode prudence.

A New York, Wall Street se retrouvait aussi dans le rouge en matinée, des indicateurs ayant rappelé les dégâts causés par les mesures de restriction imposées pour limiter la crise sanitaire. Les ventes au détail ont chuté de 8,7% en mars et l'activité manufacturière dans la région de New York, épicentre de la pandémie aux Etats-Unis, a chuté en avril à son niveau le plus bas de l'histoire, selon l'indice mensuel Empire State.

La production industrielle a de son côté baissé de 5,4% en mars dans l'ensemble du pays, selon la banque centrale américaine.

Au niveau des résultats d'entreprises, comme JPMorgan Chase et Wells Fargo mardi, Bank of America, Citigroup et Goldman Sachs ont indiqué à l'occasion de la publication de leurs résultats trimestriels avoir dû mettre de côté des milliards de dollars pour parer aux éventuels impayés de leurs clients en raison de la crise du coronavirus.

En Suisse, le pessimisme a gagné le coeur des consommateurs, inquiets dans le contexte de d'épidémie de coronavirus. Le climat de consommation a chuté à un niveau "historiquement bas" en avril, à -40 points, contre -9 points en janvier lors du précédent relevé effectué par le Seco. Pour trouver un niveau si faible, il faut remonter au début des années 90. Ces résultats sont provisoires et sont publiés à titre exceptionnel.

Le SMI a fini en recul de 2,29% à 9320,20 points, avec un plus bas à 9309,94 et un plus haut à 9568,10. Le SLI a cédé 3,11% à 1355,21 points et le SPI 1,99% à 11'456,29 points. Les 30 valeurs vedettes ont terminé dans le rouge.

Kühne+Nagel (-0,04%) a le mieux résisté, avec Nestlé (-0,2%) et Logitech (-0,5%).

Les deux autres poids lourds Novartis (-0,7%) et Roche (-1,3%) ont fait mieux que l'indice.

Jefferies a relevé l'objectif de cours de Novartis et confirmé "buy" et abaissé l'objectif de cours de Roche (%), confirmant aussi "buy". Novartis est la valeur pharmaceutique européenne préférée de la banque d'investissement, tout comme Roche, Sanofi et GSK.

Gagnant un jour, perdant le lendemain: AMS (-11,4%) a fini lanterne rouge derrière Credit Suisse (-6,9%) et Temenos (-5,9%).

Credit Suisse a vu son objectif de cours raboté par Société Générale qui a conformé "buy". L'établissement hexagonal a par contre relevé de deux crans à "buy" les recommandations tant pour UBS (-4,5%) que pour Julius Bär (-4,9%). Les bancaires ont notamment souffert après la publication des chiffres trimestriels de Bank of America, Goldman Sachs et Citigroup, dont les bénéfices trimestriels ont plongé.

Au lendemain des chiffres trimestriels de Temenos, Vontobel a abaissé l'objectif de cours tout en maintenant "buy". Morgan Stanley a aussi réduit l'objectif, confirmant pour sa part "underweight" et Barclays et Credit Suisse ont fait comme la banque américaine.

Sur le marché élargi, l'exploitant de boutiques hors-taxes Dufry (-12,1%) subit toujours les contrecoups de l'affaissement du transport à l'échelle mondiale. Mardi soir, il a annoncé le report à une date ultérieure de son assemblée générale et, ce mercredi, un porte-parole a renvoyé à l'invitation à cette assemblée pour savoir si le dividende de 4 francs suisses passera à la trappe ou non.

L'organisateur de Baselworld MCH (-9,4%) a enregistré la veille la défection Rolex, Patek Philippe, Chopard, Tudor et Chanel. L'avenir de la grand-messe horlogère rhénane doit se décider dans les prochaines semaines.

EFG International (-2,0%) a à son tour annoncé le versement en deux temps de son dividende au titre de 2019.

L'aciériste Schmolz+Bickenbach (-3,1%) a trouvé un remplaçant pour son directeur financier démissionnaire.

rp/fr