Zurich (awp) - Malgré un début de séance en vive hausse, la Bourse suisse a clôturé en baisse mardi. Décollant au-delà des 10'900 points dès les premiers échanges, l'indice SMI a perdu de sa superbe, perdant tous ses gains, après la diffusion de données sur l'emploi et les prix des matières premières aux Etats-Unis. Mais les investisseurs restaient concentrés sur la réunion monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a débuté ce jour.

A New York, Wall Street s'affichait également dans le rouge en matinée, après avoir aussi ouvert en hausse. Les investisseurs vont désormais se focaliser sur les déclarations du président de la Fed, Jerome Powell, susceptibles de distiller quelque indice sur les intentions de l'institut d'émission en matière de taux. Beaucoup espèrent voir la banque centrale américaine lever le pied au début de l'année prochaine dans son resserrement de la politique monétaire.

"Nous en sommes donc au point où, après la quatrième hausse consécutive de 75 points de base (attendue) cette semaine, la Fed pourrait faire allusion à une hausse de 50 points en décembre", estime dans une note Ipek Ozkardeskaya, analyste auprès de Swissquote. Selon elle, la séquence devrait se terminer par deux hausses de 25 points de base au premier trimestre 2023, suivies d'une pause.

Au chapitre macro-économique, la Chine a fait état d'une nouvelle contraction de son activité manufacturière en octobre, pour le troisième mois consécutif, lestée par les restrictions anti-Covid. Aux Etats-Unis, l'industrie manufacturière a vu les prix des matières premières baisser en octobre, pour la première fois depuis mai 2020 et le début de la pandémie de Covid-19, selon l'indice de la fédération professionnelle ISM. Le nombre d'emplois vacants aux États-Unis est reparti à la hausse au mois de septembre.

En Suisse, les perspectives des entreprises industrielles se détériorent, même si pour l'heure l'activité demeure en zone de croissance. Face à la crise énergétique, de plus en plus de sociétés investissent dans la transition énergétique. Les petites et moyennes entreprises (PME) du secteur industriel ont quant à elles observé en octobre une stagnation des activités, à l'image des deux mois précédents.

Le SMI a cédé 0,41% à 10'783,65 points, après avoir culminé à un haut plus haut du jour de 10'926,54 points après une vingtaine de minutes de négoce, la suite de la séance se révélant moins favorable. Le SLI a lui fléchi de 0,38% à 1625,46 points et l'indicateur élargi SPI de 0,42% à 13'745,12 points.

Parmi les 30 valeurs constitutives du SLI, dix ont gagné du terrain et 19 en ont perdu, alors que VAT Group a fait du surplace. En haut de tableau, les valeurs du luxe Richemont (+3,2%) et Swatch Group (+3,i%) ont fait la course en tête, en compagnie de la toujours volatile Ams-Osram (+2,5%).

Les bancaires ont aussi été recherchées, Credit Suisse (+1,7%) poursuivant le rebond amorcé vendredi dernier, après avoir perdu la veille près de 19% dans le sillage de l'annonce d'une lourde perte au 4e trimestre, d'une restructuration de sa banque d'affaires et d'une augmentation de capital. Julius Bär a gagné 0,8% et UBS 0,6%, le numéro un bancaire helvétique ayant conclu avec Swiss Marketplace Group (SMG) un partenariat dans le conseil, l'intermédiation et la commercialisation d'hypothèques.

En queue de classement, Lonza (-5,1%) héritait de la lanterne rouge, souffrait visiblement de la mauvaise performance trimestrielle d'un concurrent. Temenos (-1,7%) était aussi à la peine, tout comme Givaudan (-1,6%) et Adecco (-1,2%). Les trois poids lourds de la cote, Roche (-0,9%), Nestlé (-0,5%) et Novartis (-0,2%) ont également terminé en baisse.

Deutsche Bank a entamé la couverture de la nominative Schindler (BP -0,4%) avec une recommandation d'achat (buy) assortie d'un objectif de cours fixé à 184 francs suisses. Swiss Re (+0,5%) a vu sa recommandation dégradée à "hold" après "buy" et son objectif de cours raboté à 70 (85) francs suisses par CFRA, qui prend ainsi en compte la perte trimestrielle confirmée la semaine dernière.

Sur le marché élargi, Barry Callebaut a cédé 1,8%. Publiant de manière impromptue sa performance pour l'exercice décalé 2021/22, le géant zurichois des produits à base de chocolat et de cacao a certes vu ses ventes s'améliorer, mais la rentabilité s'est cependant inscrite en baisse, payant un lourd tribut à l'affaire de la contamination aux salmonelles dans l'usine de Wieze en Belgique.

DKSH (-1,3%) a finalisé l'acquisition du canadien Terra Firma, et Cembra (-0,5%) celle du fournisseur de solutions de paiement de factures Byjuno.

Burckhardt Compression (+11,4%), signant la meilleure performance de le séance, a bouclé le premier semestre de son exercice décalé 2022/23 sur des recettes et des résultats en nette hausse, alors que contre toute attente, les prises de commandes ont décollé de plus de moitié, malgré une base de comparaison élevée. Dans la foulée, les objectifs stratégiques ont été revus à la hausse.

Zur Rose (+3,8%) regroupe ses activités de logistique et de distribution avec celles d'approvisionnement, sous la houlette de son nouveau responsable des opérations (COO) Kaspar Niklaus, qui succède à Bernd Gschaider.

Implenia (+2,4%) a dévoilé une nouvelle feuille de route à moyenne échéance, promettant notamment un "prudent" retour des dividendes dès l'assemblée générale du printemps 2023, à l'occasion d'une journée dédiée aux investisseurs.

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