Zurich (awp) - Après des débuts hésitants, la Bourse suisse s'enfonçait dans le rouge lundi, après avoir vu son indice phare SMI caresser la barre des 9000 points dans les premiers échanges. L'ensemble des places européennes restait suspendu aux paroles tantôt incendiaires, tantôt apaisantes, des dirigeants des deux premières économies mondiales.

"La valse-hésitation sur les relations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine se traduit par la volatilité sur les marchés mondiaux", soulignent les analystes de CMC Markets dans un commentaire.

"Les Bourses sont déchirées entre l'espoir renaissant d'une issue positive au conflit commercial et la crainte d'une nouvelle envolée des taux obligataires", renchérit un stratégiste chez AxiTrader.

Devant un parterre de dirigeants mondiaux réunis au tout premier Salon des importations de Shanghai, le président chinois Xi Jinping a assuré que son pays allait "augmenter ses efforts" pour ouvrir son marché et accroître ses achats à l'étranger, mais sans annoncer de grandes mesures concrètes.

Sans nommer les Etats-Unis, le président chinois a dénoncé tour à tour "protectionnisme" et "isolationnisme" et estimé que tous les pays devraient faire le ménage devant leur porte avant de s'en prendre aux autres.

Dans la nuit de dimanche à lundi, la Chine a fait état de son plus bas niveau d'activité dans les services depuis plus d'un an.

Le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) a jugé nécessaire de poursuivre une politique d'assouplissement monétaire, mais pas de manière aussi massive que ces cinq dernières années.

Après une ouverture dans le vert de justesse, à 10h35 le Swiss Market Index (SMI) lâchait 0,17% à 8976,74 points, après avoir marqué un plus haut à 8999,14 points. Le Swiss Leader Index (SLI) égarait 0,47% à 1416,44 points et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) 0,22% à 10'592,25 points. Sur les trente valeurs vedettes, 23 perdaient du terrain et sept en gagnaient.

La lanterne rouge restait scotchée à Dufry (-4,9%). Le détaillant aéroportuaire a enregistré sur neuf mois une croissance organique de 3,1%, en deçà des attentes et très loin des 7,9% enregistrés un an plus tôt.

Dans le cadre de sa journée recherche & développement (R&D), Novartis (+0,4%) a annoncé détenir dans son portefeuille 26 médicaments susceptibles de générer plus d'un milliard de ventes par an.

Les deux autres poids lourds de l'indice soutenaient également l'indice, Nestlé (+0,3%) plus que Roche (+0,04%).

Swisscom (+0,5%) jouait à fond son rôle de valeur défensive, alors que Temenos et Sonova (+0,4%) disputaient la deuxième place à Novartis, sans nouvelle particulière.

Après un spectaculaire rebond vendredi, où elle avait engrangé plus de 4%, la porteur Swatch se délestait de 2,4%, alors que le concurrent Richemont perdait 0,6%.

AMS (-1,8%) évoluait une nouvelle fois dans les tréfonds du classement, après la publication de chiffres trimestriels décevants de la part du géant technologique Apple vendredi dernier.

Sur le marché élargi, Idorsia (-0,1%) a renégocié sa collaboration avec l'américain Reveragen concernant le vamorolone, destiné au traitement de la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD). Le laboratoire bâlois déboursera 15 millions de dollars pour maintenir l'accord.

Dans le cadre de sa collaboration avec Migros, Zur Rose (-1,4%) va ouvrir jeudi à Zurich une troisième pharmacie intégrée au supermarché du géant orange.

La société immobilière BFW Liegenschaften (non traité, dernier cours à 43,80 francs suisses) a mené à bien son programme de rachat d'actions. Près du tiers du capital-actions a été servi, alors que le groupe avait fixé pour l'opération un plafond à 20%, proposant 45 francs suisses par titre.

Parmi les rares rescapés figurait GAM (+2,4%). Le gestionnaire d'actifs gagnait du terrain sur fond de rumeurs relayées par le Financial Times, mais rejetées par la direction.

U-blox (-8,7%) faisait visiblement les frais d'un rabotage d'objectif de cours par UBS, qui s'inquiète de l'exposition du fabricant de semi-conducteurs au conflit commercial sino-américain.

buc/fr