Zurich (awp) - La Bourse suisse tenait tête lundi à l'ambiance plutôt morose sur les principaux marchés européens. Les investisseurs étaient néanmoins sur la retenue après les records de Wall Street et avant une série de données macroéconomiques.

Les trois indices majeurs de Wall Street ont enregistré vendredi soir des records, portés par de bons chiffres de l'emploi américain et la perspective de traitements anti-Covid bientôt largement disponibles.

Le taux de chômage a reculé à 4,6% (-0,2 point) outre-Atlantique et 531'000 emplois ont été créés en octobre, secteurs public et privé confondus, quasiment deux fois plus qu'en septembre. C'est également mieux que les 400'000 attendus par les analystes.

Ce lundi, les investisseurs surveilleront notamment les attentes d'inflation des consommateurs américains en octobre.

"Les vieux démons de l'inflation resurgissent avant des chiffres de l'inflation (CPI) qui seront cruciaux, surtout aux Etats-Unis où les investisseurs s'interrogent sur le rythme des prochains rachats d'actifs par la Fed", ont souligné les analystes d'Activtrades dans un commentaire.

Les intervenants se préparent d'ailleurs à une semaine chargée en matière de données macroéconomiques, notamment des deux premières économies mondiales que sont la Chine et les Etats-Unis, ont-ils ajouté. Dans ce contexte, la volatilité des marchés devrait rester élevée.

A 10h46, l'indice vedette SMI montait de tout juste 0,07% à 12'331,44 points, après avoir clôturé vendredi en baisse de 0,65%. Le SLI prenait 0,13% à 2002 points et le SPI grignotait 0,06% à 15'916,02 points.

La majorité des valeurs vedettes évoluait toujours dans le vert, emmenées par Richemont (+1,3%), Kühne+Nagel (+1,9%) et Logitech (+1,2%).

Selon le Financial Times, citant des sources proches du dossier, le fonds spéculatif Third Point aurait pris une participation dans le groupe de luxe genevois Richemont. Avec Artisans Partners, un autre fonds spéculatif américain, qui depuis des années contrôle 1,2% du capital de la compagnie genevoise, il met la pression sur Richemont avec l'objectif d'une amélioration de sa performance boursière.

Aux bancaires, Credit Suisse (+0,8%) remontait la pente. L'établissement a négocié avec son homologue hexagonal BNP Paribas une procédure de transfert pour les clients de ses solutions Prime Services et Derivative Clearing.

Les poids lourds pesaient par contre sur l'indice avec Nestlé (-0,4%), Novartis (-0,1%) et Roche (-0,2%).

L'agence de notation Moody's a confirmé vendredi les notes de dettes du groupe pharmaceutique Roche, après l'acquisition par ce dernier de 53,3 millions de ses propres actions détenues par le concurrent Novartis pour environ 19 milliards de francs suisses. Moody's a confirmé la note de dette à long terme "Aa3" et à court terme "P-1", ainsi que les perspectives "positives" de ces dernières.

Moody's a également confirmé le rating de crédit long terme "A1" de Novartis, ainsi que la perspective "stable".

Alcon (-0,1%) perdait ses modestes gains de la matinée. Le groupe ophtalmique étoffe son portefeuille de produits chirurgicaux avec l'acquisition pour 475 millions de dollars du californien Ivantis.

Sonova (-2,6%) restait en fond de tableau. La presse dominicale a rapporté des problèmes techniques sur les implants cochléaires.

Parmi les autres titres à reculer fortement se trouvaient Temenos (-1,7%) et Adecco (-0,7%).

Sur le marché élargi, HBM Healthcare (+1,2%) accélérait la cadence. La société de participation devrait profiter du succès de l'entrée en Bourse de l'une de ses participations, IO Biotech.

Lem (+4,7%) faisait encore mieux. Le fabricant de composants électroniques Lem continue de pâtir des difficultés d'approvisionnement, ce qui n'a pas empêché au groupe genevois de nettement augmenter ses recettes et les résultats au premier semestre de son exercice décalé 2021/22.

al/ol