Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note nettement positive vendredi. Le SMI a évolué en vert durant toute la séance et il est parvenu à repasser au-dessus de la barre symbolique des 10'400 points dans l'après-midi, avant de reperdre du terrain dans le sillage de Wall Street.

A New York, Wall Street était repassée dans le rouge après des gains initiaux, au lendemain du rebond technique amorcé après la digestion des données sur l'inflation américaine.

Après un plongeon initial consécutif à la publication d'un indicateur d'inflation américain plus élevé que prévu, Wall Street avait en effet donné un coup de rein inattendu et fini en nette hausse jeudi. Pour Patrick O'Hare, de Briefing.com, c'est le passage sous un seuil technique majeur, à savoir 3500 points pour le S&P 500, qui a provoqué le sursaut.

"Il n'y avait aucune raison fondamentale pour que le marché bouge comme il l'a fait hier", a ajouté l'analyste.

"Le marché était survendu, donc je ne serais pas surpris si on voyait un élan acheteur dans les prochaines semaines et un mois d'octobre positif", a commenté pour sa part Nick Reece, de Merk Investments.

Le SMI a terminé en hausse de 0,99% à 10'329,34 points, avec un plus haut à 10'460,11 et un plus bas à 10'305,74. Le SLI a gagné 1,02% à 1547,66 points et le SPI 0,92% à 13'197,60 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 23 ont progressé et 7 avancé.

Temenos (-18,9%) a fini lanterne rouge, derrière AMS Osram (-3,7%) et Swatch (-1,3%).

La veille, le développeur genevois de logiciels bancaires a revu ses objectifs annuels à la baisse. Dans la communauté financière, ces annonces ont suscité la consternation et la direction est une nouvelle fois remise en question. Elles "ont confirmé nos préoccupations", a lancé l'actionnaire activiste Petrus Advisers dans une missive acerbe intitulée "la catharsis après la stagnation", soulignant son récent appel à la direction et à la présidence pour un retour à des ambitions plus réalistes et une meilleure communication aux marchés.

Par ailleurs, plusieurs analystes ont réagi en abaissant l'objectif de cours, Kepler Cheuvreux rétrogradant en plus le titre à "hold" de "buy".

Après les données de grandes banques américaines, Credit Suisse (-1,2%) et UBS (-0,1%) ont fléchi, alors que Julius Bär (+0,5%) a gagné du terrain.

Goldman Sachs a dégradé de deux crans la recommandation de Holcim (-0,8% à 40,95 francs suisses) à "sell" de "buy" et sabré l'objectif de cours à 38 de 58 francs suisses. Les économistes de la banque new-yorkaise anticipent un net tassement dans la construction et adoptent donc une approche prudente du secteur européen des matériaux de construction. Le mastodonte zougois voit pour sa part ses perspectives de bénéfice par action rabotées de près d'un cinquième en moyenne sur la période 2022-2026.

Le podium du jour se compose de Lonza (+3,1%), Alcon (+3,0%) et Swiss Re (+2,9%).

Au lendemain des chiffres, CFRA a abaissé l'objectif de cours de Givaudan (+2,2%) et confirmé "hold". L'analyste a retravaillé sa modélisation à la lueur des derniers résultats et perspectives, laissant entrevoir une dégradation de l'environnement d'activités du groupe.

Les poids lourds Roche (+1,2%), Nestlé (+0,7%) et Novartis (+0,6%) ont fini dans la seconde partie du peloton des gagnants.

UBS a abaissé l'objectif de cours de Nestlé et confirmé "buy". Le géant de Vevey paraît mieux préparé que nombre d'autres pour affronter les turbulences de cette seconde moitié d'année, selon l'analyste. Tendance à la consommation à domicile et capacités de fixation des prix plaident notamment en faveur du groupe, qui doit aussi profiter d'un redressement dans la consommation chinoise d'aliments pour bébés.

La Cour suprême des Etats-Unis a rejeté la demande de Novartis visant à bloquer le lancement de versions génériques de Gilenya, son traitement phare contre la sclérose en plaques, a fait savoir Reuters dans la nuit. Le Comité des médicaments à usage humain (CMPH) de l'Agence européenne des médicaments recommande la commercialisation de Pluvicto pour le traitement de certaines formes de cancer de la prostate.

Sur le marché élargi, Bystronic (+2,3%) a fini les neuf premiers mois de l'année sur un chiffre d'affaires en nette hausse et supérieur aux attentes du marché. Le groupe vise le milliard de francs suisses de recettes d'ici la fin de l'année et un résultat "nettement plus élevé" au 2èmes semestre par rapport au premier.

Relief Therapeutics (-0,7%) a nommé Paolo Galfetti directeur des opérations. Il continuera à diriger la filiale APR Applied Pharma Research, selon l'entreprise genevoise.

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